Malware : Des millions de smartphones infectés selon Alcatel-Lucent

Le taux de terminaux mobiles infectés a progressé de 17% au premier semestre 2014 selon Alcatel-Lucent. L’essentiel se concentre sur Android. Mais pas seulement.

Le nombre de terminaux mobiles touchés par des logiciels malveillants ne cesse d’augmenter. Selon les derniers chiffres en date du Kindsight Security Labs d’Alcatel-Lucent, qui s’appuie sur l’analyse des trafics transitant sur ses équipements réseaux et non sur celle des terminaux en eux-même, le taux d’infection des téléphones mobiles a augmenté de 17% au cours du premier semestre 2014. Soit près du double du taux constaté en 2013.

Selon l’équipementier français, 0,65 % terminaux seraient ainsi infectés au 30 juin 2014 (contre 0,55 % fin 2013). Ce qui fait peu en apparence mais toucherait en réalité pas moins de 15 millions d’appareils. Contre 11,3 six mois auparavant.

40% des terminaux mobiles infectés sont des… PC

Environ 60% des smartphones touchés embarquent Android. Un taux qui n’a pas bougé depuis le précédent rapport des Kindsight Security Labs malgré la hausse de la part de l’OS de Google sur le marché mondial. Les 40% autres pourcents proviennent… des PC Windows portables connectés au réseau mobile (depuis une clé USB ou un routeur mobile Wifi). Lesquels s’inscrivent ainsi comme des vecteurs d’infection des smartphones qui s’y synchronisent à leur tour. Un taux stable là encore. Les iPhone et BlackBerry représentent moins de 1 % des infections répertoriées, avance le rapport.

Le mode d’infection des smartphones Android reste, dans la plupart des cas, dû à la négligence (ou la crédulité) des utilisateurs qui installent des chevaux de Troie dissimulés dans des applications téléchargées sur les App Stores, ou sont victimes de techniques de phishing visant à voler des données personnelles ou à installer des applications permettant d’envoyer des SMS surtaxés à leur insu.

« La qualité et la sophistication de la plupart des logiciels malveillants Android restent inférieures à celles des logiciels plus anciens visant les PC Windows, commente Kevin McNamee, architecte sécurité et directeur des Kindsight Security Labs d’Alcatel-Lucent. Les logiciels malveillants Android ne font pas d’efforts particuliers pour se cacher et exploitent le manque de méfiance des utilisateurs pour installer des applications infectées. »

L’infection des PC fixes en hausse

Le piratage des terminaux connectés aux lignes fixes n’est pas en reste. Leur taux d’infection a également progressé de 18% fin juin. Le double de celui atteint fin décembre 2013. Pour la plupart, les infections se traduisent par l’installation de logiciels diffusant des publicités indésirables. Un moindre mal malgré une gêne certaine. Néanmoins, Alcatel-Lucent souligne également la hausse du taux des malwares plus sophistiqués. En six mois, il passe de 5% à 7%.

Mobile ou fixe, Alcatel-Lucent considère que « la meilleure défense contre les infections est la détection des logiciels malveillants au niveau du réseau ». Un filtrage en amont qui vise à palier le manque de vigilance de l’utilisateur final. « La plupart des utilisateurs ne protègent pas suffisamment leurs terminaux, et même s’ils le font, un logiciel malveillant peut aisément échapper aux antivirus installés sur les terminaux, estime Kevin McNamee pour qui les antivirus réseau, intégrés au réseau d’un opérateur, ne peuvent pas être désactivés par les cybercriminels, ils fonctionnent et sont mis à jour en permanence. »


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