2 CD vendus sur 5 sont piratés ! OK, et après ?

L’essentiel du piratage de musique provient des pays émergeants, mais à défaut de posséder la capacité d’y intervenir, l’industrie continuera de mettre le consommateur occidental sous surveillance

Dans des pays émergeants comme le Brésil, la Chine, le Mexique ou la Russie, voir en Espagne ou en Pologne, les copies de CD musicaux côtoient directement les originaux dans les boutiques, et sont vendues le dixième du prix de ces derniers.

N’en déplaise à la RIAA et aux éditeurs, le fonds du problème est plutôt là, que dans la vente de CD vierges à graver ou le téléchargement en peer to peer ! Car ce piratage organisé représente la part la plus importante du manque à gagner de l’industrie musicale. Evaluer les dégâts, mission impossible ! Impossible d’évaluer l’ampleur du marché parallèle. Et rares sont ceux qui se sont risqués à émettre des estimations quant aux volumes et chiffres d’affaires détournés. L’International Federation of the Phonographic Industry s’y est pourtant risquée, en estimant qu’au niveau mondial 2 CD vendus sur 5 sont des versions pirates. Et le phénomène ne risque pas de baisser dans les années à venir. En effet, la concentration du piratage hors des pays de l’Amérique du Nord et de l’Europe, pose une problématique politique, économique et technique que les organismes représentatifs de l’industrie ne sont pas prêt de résoudre. Quand la politique s’en mêle Les gouvernements des pays émergeants ont en effet d’autres préoccupations. De plus, ils ne disposent généralement pas de l’arsenal juridique qui leur permettrait de poursuivre les contrevenants, et même si la loi le leur permettait, ils ne disposeraient pas des moyens financiers pour intervenir. D’ailleurs le souhaitent-ils ? Une part de leur économie est occulte, parallèle, et souvent indispensable face à la difficulté qu’ils rencontrent à maîtriser leur économie. Alors, dans ces conditions, incapables d’enrayer la principale source de leur manque à gagner, la RIAAA, l’IFPI et les industriels continueront de soupçonner le consommateur américain ou européen. Et de se satisfaire de l’arrestation d’étudiants coupables d’avoir copié quelques CD musicaux.