20 ans après Tienanmen, la Chine censure le Web

Twitter, YouTube, Blogger, Flickr, Hotmail et même Bing, le récent moteur de recherche de Microsoft, innaccessibles depuis la Chine. Le gouvernement fête le vingtième anniversaire de la révolte des étudiants à sa manière.

Le régime chinois est une nouvelle fois au centre de la critique. Si le Web de l’Empire du Milieu n’en est plus à sa première censure, force est de constater que les autorités musèlent toujours d’une poigne non desserrée le Web.

A l’image des coupures et autres interdictions lors des Jeux olympiques de Pékin, le vingtième anniversaire de la répression du mouvement étudiant sur la place Tiananmen est l’occasion pour le Parti communiste de prendre des mesures. Craignant des débordements cybernétiques par le biais de blogueurs et autre dissidents, le régime a bloqué des sites communautaires et moyens d’expression tels que Twitter, YouTube, Blogger, Blogspot, Flickr, Hotmail ou encore Bing, le dernier moteur de recherche de Microsoft.

Selon Reporters sans frontières (RSF), ces méthodes de censure groupée de plusieurs sites est relativement nouvelle. Elles démontreraient une certaine nervosité du côté du Pouvoir de Pékin.

Rappel historique, le 4 juin 1989, l’armée populaire de Chine avait envoyé des blindés sur la place Tiananmen pour réprimer, par les armes, un mouvement étudiant en faveur de la démocratie.

Un étau serré autour des opinions chinoises, d’autant que les chinois semblent mal connaître leur histoire si l’on en juge au moteur de recherche Baidu, le plus utilisé dans l’Empire du milieu. Une recherche portant sur « 4 juin » dans Baidu ne présenterait que des commentaires d’officiels chinois sur les événements de Tiananmen. Google.com dans sa version traduite en chinois s’avère propose certes des photos et vidéos mais en Chine, les internautes sont systématiquement redirigés vers Google.cn, plus avare en informations.

Selon certaines informations, se seraient pas moins de 6.000 sites qui subiraient cette interdiction, à l’orée de la date anniversaire. Les motifs invoqués par la Chine sont, quant à eux, traditionnels, à savoir la sécurité publique. Un argument qui rappelle lorsque des moteurs de recherche étaient accusés d’attenter à la morale. Google et Baidu, au centre du viseur avaient fait face l’été dernier à une politique de dénigrement national.

Le contrôle du Web est donc à suivre de près lorsque l’on sait qu’avec plus de 330 millions d’internautes, la Chine possède le plus grande nombre de personnes connectées à la Toile. Reste à savoir si cela constitue une force pour un Etat ou un simple moyen de contrôle…