Bataille de coeurs pour les puces serveurs ARM 64 bits

ARM Cortex-A12

AMD, AppliedMicro et Cavium ont annoncé des puces ARM 64 bits dédiées au monde des serveurs. Nvidia et T-Platforms devraient rapidement suivre.

Les processeurs ARM sont d’ores et déjà bien présents dans le monde des serveurs. Ainsi, ils équipent un grand nombre de systèmes de stockage réseau, les NAS, lesquels affichent de plus en plus une dimension applicative. Toutefois, c’est avec l’arrivée des puces 64 bits qu’ARM devrait conquérir plus largement ce marché.

AMD

Avec l’Opteron A1100, l’Américain AMD se lance dans la bataille. Au menu, 4 ou 8 cœurs Cortex-A57 cadencés à environ 2 GHz et épaulés par un maximum de 128 Go de RAM. Des unités de chiffrement et de compression des données sont de la partie.

Si AMD a été le premier à dégainer un kit de développement ARM 64 bits ( voir « AMD dévoile le premier kit de développement ARM 64 bits du marché »), il utilise ici des cœurs de processeurs fournis par ARM. Il faudra attendre 2016, et les cœurs K12, pour qu’AMD propose sa propre technologie ARM (voir « AMD veut fédérer ARM et x86 avec le projet SkyBridge »).

AppliedMicro

AppliedMicro développe le X-Gene. C’est aujourd’hui l’acteur le plus courtisé par les constructeurs de serveurs. HP devrait ainsi utiliser ce composant pour ses serveurs Moonshot (voir « HP lève le voile sur les serveurs Moonshot avec puces ARM »).

AppliedMicro démarre directement avec une puce comprenant 8 cœurs cadencés à 2,4 GHz. Le tout gravé en 40 nm. La société promet toutefois les 3 GHz avec son X-Gene 2, prévu pour 2015 et gravé en 28 nm. Elle travaille même déjà sur le X-Gene 3, qui comprendra de 20 à 64 cœurs gravés en 16 nm.

Cavium

Cavium est un acteur discret, mais très actif dans le monde des processeurs ARM 64 bits. La société propose diverses offres ThunderX basées sur un cœur conçu en interne. Les composants CN87XX sont dédiés aux serveurs d’entrée de gamme. Ils comprennent de 8 à 16 cœurs cadencés à 2,5 GHz.

Les CN88XX vont largement au-delà de ce que proposent les acteurs du monde x86, même Intel. Au programme, 24 ou 48 cœurs cadencés à 2,5 GHz, et la possibilité de créer des configurations biprocesseurs comprenant donc un maximum de 96 cœurs et de 1 To de RAM. Cavium a signé un accord avec Gigabyte qui intégrera les ThunderX dans ses serveurs.

Nvidia, Marvell

Nvidia a récemment levé le voile sur sa première puce équipée du cœur ARM maison Denver. Voir à ce propos notre article « Nvidia Tegra K1 64 bits : la puissance d’un PC dans une tablette ? ». Des déclinaisons pour serveur de cette technologie n’ont pas encore été présentées. Elles restent toutefois prévues pour 2015 (voir « ARM et Power : Nvidia s’émancipe du monde x86 »).

Autre société à surveiller, Marvell Technologies propose ses propres cœurs ARM 32 bits, aujourd’hui largement utilisés au sein des microserveurs et des NAS. Marvell n’a toutefois pas encore dévoilé de plans pour d’éventuels ARM 64 bits.

Et les autres…

D’autres concepteurs de processeurs pourraient être tentés par ce nouveau marché. De fait, les cœurs Cortex-A57 d’ARM utilisés aujourd’hui dans le monde des smartphones sont bien adaptés au secteur des serveurs. ARM propose même des technologies permettant d’associer jusqu’à 32 cœurs par puce (voir « Vers des puces ARM 64 bits à 32 cœurs ? »).

Aujourd’hui, seul AMD a adopté cette solution pour des SoC serveurs. Le Russe T-Platforms travaillerait toutefois également sur des processeurs ARM dotés de 8 à 16 cœurs Cortex-A57 (voir « La Russie s’émancipe des processeurs x86 avec ses propres puces ARM »). Des sociétés comme Samsung ou Mediatek pourraient être tentées de lui emboîter le pas.

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