5 grandes divisions pour le futur ensemble Nokia/Alcatel-Lucent

Mobilité, réseaux fixes, applications et solutions optiques constitueront les principales activités du futur Nokia. Agrémenté d’une division dédiée à l’innovation. La filiale Alcatel Submarine Networks basculera également chez Nokia.

Alors que les deux entreprises ne fusionneront pas leurs services avant 2016 officiellement, l’intégration d’Alcatel-Lucent dans l’environnement Nokia progresse rapidement. L’équipementier finlandais, qui a jeté son dévolu en avril dernier sur l’entreprise française pour 15,6 milliards d’euros de valorisation par échange de titres, vient de dévoiler le projet de direction et d’organisation du futur ensemble. « Nous réalisons de très grands progrès afin d’être prêts à opérer comme une entité intégrée, une fois que le projet d’offre publique d’échange sera finalisé  », souligne le PDG de Nokia Rajeev Suri.

La nouvelle organisation reposera sur quatre grandes divisions opérationnelles couvrant la mobilité, les réseaux fixes, les applications et le traitement des données, et les technologies optiques.

Quatre division plus une

Mobile Networks (MN) reprendra les portefeuilles Radio des deux compagnies, l’essentiel de leurs solutions convergentes Cœur de réseau (Core Network), notamment les activités IMS (IP Multimedia Subsystem)/VoLTE et gestion du trafic des données (Subscriber Data Management) et les services liés (Global Services). La division, qui sera dirigée par Samih Elhage vice-président actuellement directeur financier et des opérations de Nokia Networks, intégrera également les activités des transmissions hertzienne d’Alcatel-Lucent ainsi que les services managés pour assurer des offres de solutions mobiles intégrées sur les plates-formes actuelles et futures.

Actuel président de la division Fixed Networks (FN) d’Alcatel-Lucent Networks, Federico Guillén en conservera la direction de la future division dédiée aux réseaux fixes cuivre et fibre dans l’objectif de proposer des solutions ultra haut débit au marché.

Piloté par Bhaskar Gorti, actuellement en charge de la division IP Platforms pour l’équipementier français, Applications & Analytics (A&A) regroupera l’ensemble des logiciels d’analyse de données des deux entités qui comprennent notamment la gestion de l’expérience client (Customer Experience Management) et l’ensemble des services réseau de gestion (OSS, facturation, Cloud Stacks, management et orchestration, communication et collaboration, sécurité réseau, IoT…). A&A accueillera également CloudBand pour la gestion et l’orchestration NFV (Network Functions Virtualization).

Enfin, IP/Optical Networks (ION) poursuivra les activités de routage IP, transport optique, IP vidéo d’Alcatel-Lucent, et intégrera la start-up Nuage dédié au développement d’un contrôleur SDN (Software Defined Networks). Le portefeuille IP Partner et Packet Core complètera l’ensemble. Basil Alwan, à la tête de la division similaire chez Alcatel-Lucent, en sera le maître d’œuvre.

Si ces quatre divisions sont appelées à travailler de concert dans le but de proposer des solutions globales aux clients, opérateurs et entreprises, un cinquième pilier, Nokia Technologies, conservera son indépendance pour mieux se concentrer sur la fourniture de licences et l’incubation de nouvelles technologies, de développement produits et de commercialisation. Elle sera dirigée par Ramzi Haidamus déjà opérationnel sur cette question chez Nokia Technologies.

L’activité câble sous-marin également intégrée

A noter que cette proposition d’organisation ne sera validée et mise en place qu’à l’issue de l’opération de rapprochement prévue dans le courant du premier semestre de l’année prochaine, même si son succès laisse peu de place au doute. L’objectif de la nouvelle organisation étant de positionner Nokia comme un acteur incontournable du secteur face à la domination d’Ericsson et la montée en puissance de Huawei.

Alcatel-Lucent a également annoncé la conservation en interne de la filiale Submarine Networks (ASN) chargé du déploiement et de la gestion des câbles sous marin. Cette activité, qui a permis de déployer plus de 575 000 km de systèmes de câble optique dans le monde et en assure la maintenance de 330 000 km, fera parti de la future entreprise Nokia Corporation. Autrement dit, l’activité jugée stratégique par le gouvernement français basculera au final dans le giron finlandais même si ASN conservera son siège social à Paris (Villarceaux, précisément).

Alcatel-Lucent avait étudié, dès juillet 2014, l’ouverture du capital d’ASN. Et la question de l’avenir de la filiale s’était doublement reposée le lendemain de l’annonce de l’opération avec Nokia. Mais les propositions retenues n’ont visiblement pas satisfaite la direction qui souhaite notamment apporter à sa filiale les moyens de se développer en se diversifiant vers les secteurs du pétrole et du gaz. Il semble aujourd’hui que Nokia constitue donc la meilleure réponse aux ambitions d’ASN en tant que câblier.


Lire également
Alcatel-Lucent : Nokia précise ses engagements à Bercy
Suppressions de postes en vue dans la fusion Alcatel-Lucent Nokia
L’UE donne son feu vert à la fusion Nokia-Alcatel-Lucent