5G : Huawei supervise sa R&D dans un institut européen

L’Institut Européen de Recherche permettra à Huawei de coordonner ses travaux européens sur la 5G depuis la Belgique.

L’Europe ne constitue pas seulement la première zone géographique en matière de revenus pour Huawei. Elle concentre aussi bon nombre des activités de recherche de l’entreprise chinoise. L’équipementier réseau, également fournisseur de terminaux et solutions pour les entreprises plus globalement, vient encore de le confirmer en annonçant l’installation de l’Institut Européen de Recherche (ERI) à l’occasion de la conférence European Business Summit (EBS) à Bruxelles.

« L’Europe bénéficie d’un environnement favorable à la recherche, c’est pourquoi Huawei en a fait un centre de compétences mondial, a déclaré Guo Ping (photo), le CEO (tournant) de Huawei. L’ERI gérera les activités de recherche et d’innovation européennes de Huawei, et renforcera notre coopération avec le secteur et le milieu universitaire européen. » Actuellement, le fournisseur IT chinois opère 18 centres de R&D en Europe (dont 4 en France). Répartis dans 8 pays, ils emploient 1200 personnes (sur les 9 900 salariés européens du fournisseur). L’ERI concentrera particulièrement ses interventions sur le développement de la nouvelle génération de technologies réseau.

Une présence dans les programmes européens de recherche

Et pour cause. Huawei est particulièrement bien implanté dans les travaux de développement de la 5G que la Commission européenne voit comme une opportunité pour reprendre la main sur l’unification du marché mondial de la téléphonie mobile après les flottements autour de la 3G et la 4G. Bruxelles est notamment à l’origine des programmes de recherche Metis 2020 (Mobile and wireless communications systems Enablers for the Twenty-twenty Information Society) et la 5G-PPP Association qui vise, dans un partenariat public-privé, à soutenir les investissements en R&D des entreprises. Deux initiatives auxquelles Huawei collabore (à travers la 5G Infrastructure Association pour la 5G PPP).

De son côté, l’entreprise chinoise a lancé ses propres programmes de recherche sur la 5G, notamment au Royaume-Uni en faisant du centre universitaire de Guildford un banc d’essai pour tester le réseau de nouvelle génération. Le fournisseur de solutions IT a également lancé le 5G Vertical Industry Accelerator (5GVIA) afin d’élaborer, sur son centre de Munich, des scénarios in situ d’usages de la 5G dans différentes industries. Huawei entend investir pas moins de 600 millions d’euros dans la recherche autour de la 5G, soit presque autant que les 700 millions de budget déployé pour la partie publique de la 5G-PPP.

Construire l’Europe 4.0

Installé à Leuven, en Belgique, non loin des institutions européennes, l’ERI sera dirigé par Dr Zhou Hong, en charge depuis 2014 de la R&D, de la normalisation et des activités de coopération technique en Europe. Le Dr Walter Weigel, ancien directeur général de l’Institut Européen des Normes de Télécommunications (ETSI), en assurera la vice-présidence.

Au-delà des travaux autour de la 5G, Huawei entend profiter de l’ERI pour accompagner l’Europe dans sa transformation numérique et les marchés qui en émergeront. « Huawei travaille en collaboration avec ses partenaires afin d’engager une transition en douceur vers « l’Europe 4.0 ». Notre objectif est d’aider l’Europe à atteindre une croissance intelligente et de construire une Europe mieux connectée », commente Guo Ping qui n’a cependant pas dévoilé les montants des investissements consentis pour l’ERI. Une manière néanmoins de souligner l’importance vitale que constitue la zone européenne alors que Huawei est, pour l’heure, quasiment exclu du marché nord-américain.


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