A Naples, des e-anges gardiens veillent sur les touristes

Pour découvrir une ville, quoi de mieux que  d’y avoir des amis ? Un site internet propose de mettre en relation touristes et habitants d’un lieu. Naples, pour commencer …

Naples : montagnes de poubelles, faits divers sanglants liés à la Camorra… les touristes ont souvent du mal à passer outre ces images, pour aller découvrir cette ville pourtant envoutante. Aujourd’hui, les visiteurs peuvent faire appel à un « ange gardien » qui va leur conseiller des balades ciblées en fonction de leurs intérêts, et, éventuellement, boire un café avec eux ou les guider. Un site Internet https://www.angeliperviaggiatori.com met en relation touristes et Napolitains désireux de les accueillir au mieux. L’idée n’est pas née dans une commission consacrée au tourisme, mais dans l’esprit d’un habitant de la ville.

« L’an dernier, Naples était en pleine crise liée aux déchets, j’étais dans le bus, et j’ai vu deux Espagnoles qui ne savaient pas à quel arrêt descendre. Quatre personnes ont proposé de les accompagner, et ont commencé à leur donner des conseils : allez voir ce palais, les iles… J’ai eu envie d’agir pour les personnes qui avaient envie de se rendre utiles, de faire quelque chose pour la ville » se souvient Stefano Consiglio, fondateur du projet et professeur en gestion des biens culturels à l’Université Federico II. C’est à cette occasion qu’il a découvert le monde des communautés sur Internet. Epaulé par sa femme et quelques autres personnes, dont des membres d’une web agency, Meetweb, il a concrétisé son idée avec l’aide de la communauté de Kublai, une plate-forme du ministère de l’Economie, dédiée aux projets qui naissent sur le territoire.

Des anges spécialisés

En ligne depuis mai, le site compte environ 166 anges gardiens et une trentaine de visiteurs. Ces derniers choisissent leur « ange » en fonction de ses intérêts. « Si un ange est passionné de jardins, il pourra indiquer les plus beaux jardins publics mais également faire découvrir au visiteur les jardins privés de ses amis, lesquels se sentiront gratifiées de le faire » explique Stefano Consiglio. Un service que ne fournit aucun guide, en effet. Né de façon informelle et autofinancée, Angeliperviaggiotori devrait devenir dans les jours qui viennent une société et une association. Son fondateur entend conserver l’idée de « gratuité » qui fonde le projet, tout en trouvant les fonds nécessaires à son développement dans d’autres villes italiennes, et à l’étranger. Pour se diffuser dans une quinzaine de villes en 2010, le projet a besoin de 130 000 euros environ. Le financement, Stefano Consiglio l’envisage privé ou public. Pour l’instant, l’appui – même en termes de visibilité – des institutions touristiques de la ville ne s’est pas concrétisé, du fait de la valse des responsables.

Ce site participe à la vague de ces nouvelles façons d’organiser ses vacances, favorisées par l’Internet. Elles passent par des contacts directs entre particuliers, comme l’échange de logements, ou le ‘Couch Surfing‘ , du nom d’un réseau d’Internautes disposés à ouvrir leur canapé lit à l’étranger de passage.