Adobe révèle les dessous de Photoshop

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Adobe opère un retour aux sources et réhabilite un peu de patrimoine numérique en publiant le code source de la Photoshop 1.0, dont le lancement commercial remonte à 1990.

Retour aux sources pour Adobe, qui pénètre l’intimité de Photoshop en publiant le code source de la version 1.0, dont le lancement commercial remonte à 1990.

Aux origines du projet, deux frères : John et Thomas Kroll. Le premier étudiait la création multimédia à l’Université du Michigan ; le second travaillait pour Industrial Light & Magic, une société spécialisée dans la production d’effets spéciaux à destination de l’industrie cinématographique.

À partir de l’été 1987, ils œuvrèrent de concert à la réalisation d’un éditeur d’images initialement destiné à leur usage personnel, et répondant au nom de « Display ».

Le coup de pouce d’Adobe

Rebaptisé Photoshop en 1988, le logiciel, programmé à 75% en Pascal (et 15% de langage machine), s’est révélé un potentiel commercial. Sous la houlette de son directeur artistique Russell Brown, Adobe s’est acquitté, en avril 1989, d’une licence de distribution… pour écouler le produit 3 millions d’exemplaires en un an.

La version 1.0 était codée spécialement pour les Mac 68k équipés de processeurs Motorola 68000. En l’occurrence, la famille des compacts, dont le dernier modèle en date était le Macintosh SE (sorti en 1987).

Thomas dédiait ses activités à l’application en elle-même, tandis que John se concentrait sur les greffons. Leurs travaux se sont résumés en 128.000 lignes de code (peu commentées) compilées en 179 fichiers. À titre comparatif, l’actuel Photoshop est estimé à plus de 10 millions de lignes de code.

Du code soigné

Un examen approfondi laisse apparaître une structure bien différenciée entre l’interface et la couche d’abstraction, avec une haute granularité dans l’implémentation de chaque effet, optimisé à l’époque pour un rendu en teintes de gris (les Macintosh « Classic » affichaient même en noir et blanc 1-bit).

Plusieurs modules sont destinés au support de périphériques (contrôleurs, palettes graphiques, scanners de diapositives, etc.) Les efforts se sont également portés sur la prise en charge de nombreux formats de fichiers, pour certains sans perte de qualité.

Certaines des structures utilisées en 1990 sont encore d’actualité, dans une forme plus évoluée. En premier lieu, les filtres, mais aussi la gestion de la mémoire virtuelle pour l’affichage d’images volumineuses. Le musée Computer History, qui s’est vu confier le code source à des fins de préservation du patrimoine numérique, a décelé une ressemblance frappante avec l’interface de MacPaint, l’éditeur livré par Apple avec le premier Macintosh, en 1984.

D’autant plus inattendue qu’elle est tardive, cette manœuvre fait écho à la libération, début janvier, de la Creative Suite 2 (Adobe CS2), arrivée en fin de vie et désormais téléchargeable gratuitement. Elle est utilisable sur les versions 32 bits de Windows, même les plus récentes. Une menue modification dans les fichiers de configuration apporte un support des moutures 64 bits.

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