Afone pousse son Wifilib avec les bornes Ruckus Wireless

Avec Wifilib, Afone s’appuie sur les commerçants et les collectivités pour déployer un réseau Wifi gratuit en France. Et sur les bornes de Ruckus Wireless.

Si vous vous connectez à un hotspot Wifi gracieusement mise à disposition sur les Champs-Elysées, il y a de fortes parababilités pour que ce soit sur l’une des 70 bornes du constructeur Ruckus Wireless (récemment acquis par Brocade) qui équipent désormais en partie la célèbre avenue parisienne. Et, qui plus est, une borne opérée par Afone. Créé il y a 10 ans, l’opérateur qui s’est développé autour des services de téléphonie en marque blanche (dont Leclerc Mobile) et du paiement électronique, s’est lancé, depuis 2014, dans le déploiement de Wifilib en France, un réseau Wifi d’accès public gratuit.

Reynald Werquin, directeur du pôle innovation chez Afone
Reynald Werquin, directeur du pôle innovation chez Afone

« Nous équipons aujourd’hui, sur fonds propres, une vingtaine de villes », déclare Reynald Werquin, directeur du pôle Innovation d’Afone (photo ci-contre). Et les ambitions de l’entreprise, qui propose également des services de surveillance électronique, ne s’arrêtent pas là. « Après une phase de maturation en 2015, nous avons accéléré [les déploiements] cette année et allons accélérer encore plus en 2017 », soutient le responsable. Environ 4000 bornes « Wifilib » sont aujourd’hui allumées en métropole. « Nous en déployons entre 200 et 250 par mois. »

60 Mbit/s à Angers

Pour assurer le service, Afone a dû déployer une véritable infrastructure d’opérateur. Les connexions sans fil sont ainsi remontées au cœur de réseau centralisé et au datacenter de l’entreprise par des infrastructures de fibres optiques ou ADSL. « Cela dépend de ce que peut nous offrir l’opérateur d’infrastructure et du taux de passage sur le lieu », explique Reynald Werquin. Une liaison ADSL suffira pour un site peu fréquenté et trois connexions simultanées. En revanche, « à Angers (siège d’Afone, NDLR), on dispose de 24 km de fibre optique pour offrir du 60 Mbit/s symétrique [par borne] ». Bref, Afone dispose d’une « très grosse infrastructure d’opérateur capable de gérer des multitudes de connexions simultanées. »

Côté équipements actifs, l’opérateur a retenu l’offre de Ruckus Wireless avec des modèles haut de gamme. Après une année de tests environ, Afone a orienté ses choix pour leurs performances des équipements (jusqu’à 300 connexions simultanées) et un taux de panne très faible. « C’est important puisque nous assurons la maintenance, la garantie et le suivi de toute l’infrastructure que nous déployons, donc le matériel doit être fiable, insiste notre interlocuteur. Après trois ans d’expérience et 4000 bornes déployées, nous avons constaté un taux de panne quasi nul. »

Internet, vidéo, VoIP…

D’autre part, Afone apprécie particulièrement la technologie mesh de l’équipementier qui permet de relier jusqu’à trois bornes en sans fil avant d’en connecter une au réseau terrestre. De quoi économiser des centaines de câbles et simplifier la gestion des accès. Enfin, à la fiabilité de l’offre de Ruckus s’ajoute sa capacité d’insertion dans le milieu urbain facilitée par l’intégration des antennes radio dans le boîtier.

Une disparition d’éléments disgracieux qui améliore l’esthétique des hotspot Wifi. « C’est très important puisque nous nous appuyons sur des professionnels [pour déployer les bornes]. » Afone a en effet fait le choix de faire désormais déployer son réseau par des partenaires, commerçants et collectivités, pour proposer du Wifi gratuitement aux utilisateurs finaux. Ceux-là bénéficieront d’une connexion suffisamment performante pour faire de la vidéo, de la navigation web ou encore téléphoner en VoIP, ce qu’apprécieront particulièrement les touristes étrangers puisque la communication ne leur coûtera pas un centime.

Personne ne veux payer pour le Wifi

« Qui veut payer pour le Wifi aujourd’hui ? Personne. Les gens ne sont pas prêts à payer pour un accès Internet en Wifi, même dans les aéroports », assure Reynald Werquin. Si l’opérateur ne fait pas payer l’utilisateur final, il facture en revanche le restaurant, l’enseigne ou la collectivité qui déploient Wifilib. En retour, les clients d’Afone y gagnent un réseau Wifi linéaire et, surtout, des informations sur les internautes utilisateurs (qui auront préalablement rempli un formulaire renseignant leur profil lors de l’inscription). A partir d’un portail web, ils peuvent ainsi les géolocaliser et leur envoyer des informations et autres offres promotionnelles contextuelles directement sur leurs stmartphones. « C’est le cookie amélioré », schématise le porte-parole d’Afone.

Le modèle Wifilib séduit. D’abord l’utilisateur qui s’inscrit une seule fois pour bénéficier du service sur l’ensemble du réseau en France. Afone revendique du bout des lèvres 1 million d’inscrits environ aujourd’hui. Les professionnels jouent aussi le jeu. Particulièrement les collectivités. « Certaines villes nous sollicitent pour déployer Wifilib, d’autres pour qu’on reprenne leur réseau parce qu’elles veulent être intégrées à cette dynamique », assure Reynald Werquin. Si Afone laisse désormais le soin à ses partenaires de développer son réseau, l’opérateur continue de déployer en propre sur Paris et Marseille. « Nous ambitionnons de densifier Paris. » Aujourd’hui, Afone revendique « le plus gros réseau Wifi linéaire français ». De quoi faire oublier la mésaventure Gowex ?


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