Alcatel-Lucent inaugure sa Cité de l’innovation

La Cité de l’innovation de Villarceaux concentre désormais l’essentiel de la R&D d’Alcatel-Lucent en France. 5000 personnes y travaillent autour des small cell, du très haut débit, des technologies IP et optiques.

Alcatel-Lucent inaugurait sa Cité de l’innovation ce mardi 30 septembre 2014. Situé à Nosay (Essonne), sur le site historique (50 ans d’activités) Villarceaux de R&D de l’entreprise, le lieu a fait peau neuve avec la rénovation de nombreux bâtiments et la construction de deux autres : Curie, dédié à la recherche mobile, et Chappe (en hommage à l’inventeur du télégraphe Claude Chappe) qui héberge la plate-forme de tests réseaux sans fil avec une capacité de simulation des communications d’une mégapole (223 millions d’appels téléphoniques par jour, 82 réseaux mobiles, 350 cellules radio, 66 000 mobiles, 126 millions de SMS, etc.) et alimenté par 2 mégaWatt. Une véritable plate-forme industrielle, donc.

Avec Lannion, la Cité de l’innovation concentre désormais l’ensemble des sept sites de R&D qu’Alcatel-Lucent exploitait en France avant la restructuration initiée par Michel Combes en juin 2013 dans le cadre du Plan Shift. Le centre qui se déploie sur 36 hectares et 90 000 m2 de bâtiments, s’inscrit désormais comme le premier centre de recherche européen de l’équipementier et le deuxième dans le monde, et se veut un lieu d’accueil pour les entreprises partenaires dans le cadre de projets innovants. Plus de 5000 personnes y travaillent (dont 60% de chercheurs).

La phase 2 du plan Shift

Un événement suffisamment important pour déplacer la ministre de l’Economie numérique. Axelle Lemaire est venue « apporter le soutien du gouvernement aux efforts du groupe et qui positionne Alcatel-Lucent comme un acteur français parmi les plus compétitifs au monde ». Tout en reconnaissant que « l’action du gouvernement est aussi d’accueillir les acteurs étrangers [tout en] soutenant les acteurs nationaux ». Une façon de minimiser l’accueil de Ren Zhengfei, le président-fondateur de Huawei, reçu lundi par le Premier ministre Manuel Valls ? La ministre a préféré insister sur « la course à l’innovation comme clé du succès de l’entreprise ». « Mettre un cadre favorable aux développement de l’innovation, c’est mon rôle », a-t-elle ajouté.

Cette inauguration officielle symbolise également une évolution majeure de l’entreprise. « Aujourd’hui marque la fin du premier chapitre du plan Shift et ouvre le deuxième pour reprendre l’initiative sur l’innovation », a déclaré Michel Combes, le directeur général. Dirigés par Jean-Luc Beylat, président des Bell Labs France, les travaux de recherche se concentreront sur l’optique, les technologies mobiles et les mathématiques/modélisation. « La concurrence est aujourd’hui planétaire et la bagarre se joue sur la qualité de l’innovation et de l’exécution », a ajouté Michel Combes.

Alliance stratégique avec Accenture

L’occasion pour le dirigeant d’annoncer une alliance stratégique avec Accenture. Les deux entreprises s’engagent concrètement dans une structure commune, l’Accenture Alcatel-Lucent Business Group, où l’intégrateur se chargera de déployer les solutions réseau de l’équipementier en direction des opérateurs et des grandes entreprises. « Le partenariat avec Accenture va nous permettre d’améliorer la qualité d’exécution et le déploiement des solutions, il nous apporte une force de frappe commerciale mondiale », a déclaré Michel Combes. Un engagement réciproque contractuel qui vise à « apporter des solutions mondiales de communication de bout en bout, a ajouté Pierre Nanterme, PDG d’Accenture. Nous nous engageons sur le ROI et la vitesse de déploiement, et le client s’adresse à un seul interlocuteur. » Les deux protagonistes, qui travaillent sur le projet depuis « plusieurs semestres », revendiquent aujourd’hui quelques clients en Europe, Amérique du Nord et Asie. Sans toutefois avancer de noms.

Tout en soulignant l’importance du crédit d’impôt recherche qui « conditionne la compétitivité de l’innovation en France afin d’y préserver et développer les emplois », Michel Combes n’a pas précisé le budget R&D consacré au site de Villarceaux. Le dirigeant a préféré rappelé qu’Alcatel-Lucent y investi 2,2 milliards d’euros par an globalement et emploi 20 000 chercheurs dans le monde. Des recherches qui se concentrent désormais sur l’IP (routeurs et optique), les accès très haut débit (broadband) fixes et mobiles et le Cloud (notamment avec les architecture IMS d’intégration des fonctions réseaux voix, données et vidéo).

Redonner la maîtrise du réseau aux opérateurs

La fluidité des réseaux mobiles hétérogènes (3G, 4G, wifi) pour garantir la meilleure connexion possible à l’utilisateur en s’adaptant au terminal et non plus l’inverse (le terminal qui s’adapte au réseau) s’inscrit parmi les travaux stratégiques du groupe. Outre le confort pour l’utilisateur final, la technologie de réseau « intelligent » permet à l’opérateur de reprendre le contrôle de son infrastructure. « Cela va permettre à l’opérateur de distribuer les services depuis le réseau face aux OTT (géants du Net comme Google ou Facebook qui s’appuient sans contrepartie sur les réseaux pour distribuer leurs services, NDLR), justifie Gervais Pellissier, responsable des activités mobiles d’Orange à l’international. Avoir la maitrise du réseau dans le futur est essentiel pour les opérateurs face aux OTT et fabricants de terminaux. »

Alcatel-Lucent entend également exceller dans les small cell, particulièrement les micro cellules d’entreprises, mais aussi urbaines, pour densifier le réseau de l’opérateur. A ce sujet, l’équipementier a annoncé un partenariat avec JCDecaux pour développer du mobilier urbain connecté. Il s’agira d’intégrer les mini antennes relais 3G/4G et Wifi dans du mobilier urbain afin de combiner esthétisme et couverture des zones mobiles à très haut débit pour les opérateurs et construire les villes ultra-connectées de demain. Un autre axe stratégique de développement alors que, selon ABI Research, les small cell d’entreprise composeront 97% des 4,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires qu’elles généreront en 2019. Il est donc tout naturel que la Cité de l’innovation accueille désormais un centre d’excellence sur les small cell animé par une centaine de personnes. « A l’issu du plan Shift (qui se termine dans 18 mois, NDLR), 50% de l’effort de R&D sera fait en France », a conclu Michel Combes.


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La Cité de l’Innovation d’Alcatel-Lucent en images

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