Des commerçants US débranchent Apple Pay et Google Wallet

Présentation du service de paiement mobile Apple Pay lors de la conférence de lancement de l'iPhone 6

Le service de paiement NFC Apple Pay est rejeté par plusieurs membres du groupement de commerçants MCX qui prépare un système de paiement mobile concurrent.

Lancé le 20 octobre dernier aux Etats-Unis, Apple Pay connaît ses premiers déboires. Non pas en termes techniques, la puce NFC (Near Field Communcation) et l’application de paiement mobile des iPhone 6 sous iOS 8 (et 8.1) fonctionnant visiblement à merveille, mais en matière d’accueil des commerçants. Plusieurs détaillants ont décidé de désactiver le service de paiement depuis un smartphone de leurs comptoirs aux Etats-Unis.

C’est notamment le cas de le cas des pharmacies Rite Aid, rapporte MacRumors. La chaine de magasins aurait ainsi coupé le service de paiement mobile d’Apple dans le courant de la semaine. Signalons que Rite Aid n’est pas un partenaire officiel de Cupertino et que l’Apple Pay est néanmoins disponible à partir de n’importe quel terminal de paiement sans contact. Mais l’arrivée prochaine de CurrentC, un système de paiement concurrent proposé par le réseau de commerçant Merchant Customer Exchange (MCX), et le partenariat officiel d’Apple et Walgreens, une autre chaine de magasins de santé, explique sans doute le rejet de Rite Aid.

Walmart, Best Buy, Gap…

C’est également l’arrivée prochaine de CurrentC qui expliquerait aussi la défection de CVS, une autre enseigne pharmaceutique. Selon des témoignages sur Twitter et les commentaires des forums de MacRumors, l’Apple Pay a été désactivé le 25 octobre dernier des terminaux de paiement sans fil de CVS.

Ce choix stratégique des pharmaciens américains pourrait constituer un épiphénomène pour Apple s’il ne risquait de s’étendre à d’autres distributeurs d’envergure. En effet, des poids lourds comme Walmart, Best Buy ou Gap sont également membres de MCX. En toute logique, ils risquent donc de faire l’impasse sur Apple Pay au profit de CurrentC qui n’arrivera cependant pas avant 2015. Néanmoins, entre McDonald’s, Subway, Staples, Sephora, Disney, et autres grandes enseignes comme Office Depot, Target, ToysRus, Groupon ou Uber, Apple a les moyens de supporter l’affront. A noter que Google Wallet, le service de paiement mobile de la firme de Mountain View, est également dans la ligne de mire des membres de MCX.

L’alternative CurrentC

Voilà qui n’arrangera probablement pas les affaires des consommateurs finaux. D’autant que, selon la presse américaine, CurrentC fonctionnera différemment. L’application ne s’appuiera pas sur la carte bancaire pour réaliser les transactions financières mais directement sur le compte bancaire des clients. De plus, le paiement s’effectue par un QRCode qui s’affiche sur le terminal de l’utilisateur et que le commerçant doit numériser pour valider la transaction. Autant dire que, si le système est ouvert à toutes les plateformes mobiles, son utilisation ne sera pas aussi rapide ni forcément aussi sécurisée que le paiement NFC validé par la reconnaissance de l’empreinte digitale de l’iPhone 6 avec Touch ID (ou la saisie d’un code secret sur Google Wallet). Au final, ce sont les consommateurs qui apporteront leur caution et garantiront l’avenir de l’une ou l’autre des technologies de paiement mobile. Ou d’aucune.

En France, et plus globalement en Europe, il faudra attendre 2015 pour vérifier l’accueil que les commerçants réserveront à l’Apple Pay. Notamment face à l’application Cash par Orange présenté en février dernier. Lancé en mode expérimental à Caen et Strasbourg, le service s’étend aujourd’hui à Nice, Lille et Rennes en attendant une généralisation sur l’ensemble du territoire. Généralisation à l’échelle nationale que l’arrivée d’Apple Pay pourrait accélérer.


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