Après VMware, Nutanix entend simplifier la virtualisation sur Hyper-V

Pourquoi ne pas faire converger serveurs et stockage dans un même environnement physique doté d’un logiciel se chargeant d’accélérer les flux ? Nutanix étend son pari à Hyper-V, en partenariat avec Microsoft.

Après le lancement de la solution pour VMware, et une levée de fonds de 101 millions de dollars mi-janvier, le constructeur/éditeur Nutanix s’attaque au marché Hyper-V.

Rappelons que la Nutanix Virtual Computing Platform fait converger dans une même infrastructure matérielle le stockage et la puissance de calcul. Il s’agit en fait d’une architecture évolutive en clusters intégrant le stockage et ne nécessitant donc ni SAN, ni NAS.

« Reposant sur les même principes que ceux utilisés par Google, Facebook ou Amazon, nous proposons nos solutions à de très grandes entreprises et à des agences gouvernementales américaines », affirme Sammy Zoghlami, directeur général France de Nutanix. « La solution commence à devenir économiquement intéressante à partir de 70 à 80 machines virtuelles (VM), car le ticket d’entrée –tout compris- se situe autour de 50 000 euros. » Chaque unité (2U) Nutanix comprend quatre nœuds de 4 To, et le premier déploiement nécessite un minimum de trois nœuds. En sachant que chaque nœud peut supporter jusqu’à 50 VM.

Les bonnes performances de la solution s’expliquent par la complémentarité de plusieurs facteurs mis en œuvre par le système de gestion des fichiers NDFS (Nutanix Distributed FileSystem). Ce dernier prend en charge toutes les données et métadonnées et assure la convergence et la connexion entre puissance de calcul, stockage, contrôleur de VM et hyperviseur. Un chef d’orchestre qui intègre aussi de la gestion du cycle de vie des données et positionne les données sur le meilleur nœud possible à tout moment.

Parmi les autres technologies déployées : un fonctionnement de type MepReduce, du stockage dynamique, le thin provisioning, la réplication et la déduplication (en lecture – avec mécanismes de tracking -, et bientôt en écriture) ou le stockage de snaphots avec mises à jour différentielles… Bref, des combinaisons apportant plus de performances et une administration globale simplifiée.

Windows Serveur et Microsoft Cloud en vue !

Après avoir lancé la solution pour VMware (leader du marché), Nutanix étend maintenant son marché aux entreprises utilisant Microsoft Hyper-V. « La version 2012 R2 de Windows Server nous a semblé porter réellement ce système d’exploitation à un niveau encore plus intéressant, avec – entre autres – une gestion améliorée des switchs virtuels », rapporte Sylvain Siou, directeur technique de Nutanix. « Fin mars 2013, nos équipes ont atteint un très haut niveau d’expertise sous cet environnement. Par ailleurs, les compétences Hyper-V sont très répandues chez nos partenaires.»

Outre les accords purement commerciaux, le partenariat avec Microsoft prévoit une interopérabilité totale entre les solutions via une coopération continue entre les équipes des deux sociétés. De plus, un environnement Cloud de Microsoft a été installé sur une plate-forme Nutanix au Technocentre d’Issy-les-Moulineaux de l’éditeur de Windows, pour des démonstrations aux clients et partenaires. Si l’accord et les développements sont encore récents, les entreprises s’attendent malgré tout à des fonctions aussi évoluées sous Hyper-V que sous VMware.

« Nous annonçons à peine la solution pour Hyper-V, tempère Sylvain Siou. Il est donc normal que l’intégration avec VMware soit plus avancée. Toutefois, l’objectif à court terme vise bien à parvenir l’iso-fonctionnalité, même si cela sera réalisé de façon totalement différente. » Gageons que le travail en commun des équipes de Nutanix et de Microsoft accélérera le mouvement.

Ce partenariat peut aussi être interprété comme une façon supplémentaire pour Microsoft de concurrencer l’alliance Cisco/VMware/EMC… Des flèches supplémentaires dans son carquois, en plus des accords avec HP. D’ailleurs, Nutanix affirme être généralement en concurrence avec Dell, HP et Cisco/VMware/EMC. Logique, puisqu’IBM et Oracle ont opté depuis longtemps pour du tout-en-un. Ouvert certes, mais tout-intégré tout de même.

La France démarre bien

Les responsables de Nutanix France se réjouissent des premiers résultats obtenus sur l’Hexagone. Fin décembre, plus de 102 projets étaient signés, et nombre d’entre eux passent déjà en production. Parmi les cibles : les constructeurs de Cloud (comme Avanade, nous dit-on), les fournisseurs de Cloud, mais aussi les grandes entreprises de la finance, de l’industrie, du secteur public ou de la grande distribution.

Le réseau prend forme, puisque la société affiche déjà 24 partenaires (dont 3 en consulting), 65 ingénieurs certifiés et 4 partenaires en cours de formation pour assurer le support. Pour les environnements KVM, la ligne de commande sera bientôt enrichie d’une interface graphique (en cours de développement). Reste à savoir si le niveau de fonctionnalités sera aussi avancé que sur VMware et Hyper-V.