Atos s’invite dans la virtualisation des réseaux des opérateurs télécoms

Fort d’une alliance avec Dell EMC, Intel, Juniper Networks, Red Hat et VMware, Atos entend aider les opérateurs à virtualiser leurs infrastructures.

L’union fait la force. Et potentiellement les bonnes affaires. Atos annonce la création d’une alliance multifournisseur avec Dell EMC, Intel, Juniper Networks, Red Hat et VMware. Objet de l’initiative : accélérer la virtualisation des réseaux des opérateurs télécoms, fixes comme mobiles.

La virtualisation des fonctions réseau (NFV) est appelée à assouplir le fonctionnement de l’infrastructure par le pilotage des fonctions réseau, non plus par les équipements dédiés mais de manière logicielle. Le basculement d’un modèle physique traditionnel vers un environnement virtuel entend ainsi répondre quasi instantanément aux fluctuations des activités de l’opérateur et aux lancements de nouveaux services.

Jusqu’à 60% d’économies

Un gain de temps dans l’exploitation et la maintenance du réseau qui s’inscrit aussi comme une source d’économie pour les opérateurs. « L’architecture optimisée peut permettre une réduction du coût total de possession (TCO) à hauteur de 60 %, voire plus, sur une période de trois à cinq ans, dans le cadre de changements organisationnels et opérationnels », avance la SSII installée à Bezons. Elle entend ainsi accompagner la transformation numérique des opérateurs télécoms comme elle le propose aux entreprises dont le réseau n’est pourtant le métier.

D’où cette alliance avec les partenaires précédemment cités et dont Atos conjuguera les solutions et services dans un environnement sécurisé pour faciliter la transition vers la virtualisation et l’adoption des NFV de ses clients.

Dell EMC apportera ses serveurs PowerEdge, équipés de solutions Intel, pour répondre aux besoins des charges de travail. VMware fournira sa plate-forme vCloud NFV de classe opérateur pour la gestion des infrastructures virtuelles sous l’OS maison et OpenStack. Une offre qui viendra potentiellement concurrencer celle de Red Hat dont OpenShift et OpenStack Platform s’inscrivent comme des solutions logicielles multiniveaux pour des infrastructures NFV à utilisation intensive. Enfin, Juniper proposera son orchestrateur NFV Contrail, ses commutateurs et routeurs, ainsi que son expertise globale du domaine de la virtualisation des réseaux d’opérateurs et fournisseurs de services Cloud.

Laboratoire NFV en mode DevOps

L’annonce de l’alliance s’accompagne de la création d’un laboratoire NFV de type opérateur. Situé à Grenoble, ce centre géré par Atos vise à promouvoir le mode DevOps afin de permettre aux clients de simuler des scénarios et situations en contextes réel avant de basculer pleinement le réseau en mode virtualisé à plus grande échelle.

Plus concrètement, le « labs » permettra de développer les processus opérationnels pour la gestion des réseaux hybrides et entièrement virtualisés; d’appliquer différentes configurations et charges de travail, notamment des scénarios d’urgence et des tests de fiabilité, de changement d’échelle, de performances et de réponses d’intervention; et de vérifier la fiabilité d’une solution multifournisseurs.

Se positionner sur un marché à 19 milliards

La commercialisation des solutions s’inscrira dans un programme commun entre Atos et ses partenaires. L’idée étant naturellement d’engranger, pour Atos, de nouveaux clients dont les besoins en solutions seront servis par les fournisseurs. Atos s’organise pour profiter d’une tendance qui s’accélère. En août 2016, l’Idate estimait à 19 milliards de dollars le potentiel du chiffre d’affaires du marché du SDN (réseaux programmables)/NFV à l’horizon 2020 pour l’ensemble des services Cloud. Si les opérateurs représentent des clients majeurs pour ce marché en transformation, il restera à voir quelle part en captera Atos alors que nombre d’opérateurs traitent déjà en direct avec leurs fournisseurs.


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