Avis d’expert : développer efficacement des applications métier

Le monde des applications métier change, poussé en cela par les nouveaux usages : consumérisation, cloud, etc. Jean-Loup Comeliau de W4 se penche sur ce phénomène.

4. Des exigences extrêmes de délai de développement rapide

On attend des applications qu’elles comblent les trous laissés par les applications en place « hier ». Tout retard dans la livraison ou tout manquement dans les fonctionnalités attendues signifie qu’à peine livrée, l’application est souvent obsolète ou incapable de s’ajuster au rythme du changement.

5. Et tout cela… avec moins de ressources pour l’informatique

S’ajoutant aux défis posés par l’externalisation de l’informatique, la contraction des budgets et des ressources dans les services informatiques rend compliquée la production d’applications offrant à la fois à l’utilisateur une ergonomie satisfaisante, une exploitation immédiate depuis tout type de terminal et une adaptation au flux de travail du métier. Les applications doivent pouvoir être déployées tout à la fois sur le cloud pour réduire les coûts et accélérer les déploiements ou sur site, pour permettre aux entreprises de faire consciemment leur choix et de passer d’un environnement à l’autre facilement pour limiter les risques.

Ignorer ou sous-estimer l’une de ces tendances du marché lors du développement d’applications métier conduit souvent à l’échec du projet ou à des applications ne couvrant pas les besoins, ou déjà obsolètes avant même d’atteindre la phase de mise en production.

Que doit faire la Direction des Systèmes d’Information pour relever de tels défis ?

Aujourd’hui, les approches traditionnelles pour développer les applications sont clairement devenues insuffisantes et ne comblent plus les attentes des métiers. Il y a besoin d’innover, non seulement dans la méthode de production, mais aussi dans les outils utilisés pour le développement. L’informatique a besoin d’agilité pour répondre aux continuels changements du métier, de productivité pour proposer plus de fonctionnalités avec moins de ressources, d’adaptabilité pour accroître l’efficacité des applications et leur personnalisation, de vitesse pour optimiser la mise en place ainsi que d’outils garantissant à la fois la disponibilité des applications sur terminaux mobiles et sur tous les autres systèmes.

Les méthodologies de développement agiles offrent de la flexibilité et ont le mérite de faciliter la relation entre l’informatique et les utilisateurs finaux. Cependant, la mise en place de l’agilité nécessite une adaptation et une appropriation de chaque organisation. Le cabinet Forrester recommande ainsi de fournir aux équipes informatiques un ensemble d’outils qui permettent l’agilité adaptée. La véritable agilité repose donc sur un environnement de production qui comble le fossé entre l’informatique et le métier, qui optimise toutes les phases du cycle de vie logiciel et qui procure une flexibilité en profondeur et durable.

Dans ses prédictions de 2011, Gartner prévoit qu’« en 2015, les outils et l’automatisation élimineront 25 % des heures de travail associées aux services informatiques », ce qui renforce l’idée que l’automatisation via des outils adaptés est essentielle pour l’informatique dans son combat contre le manque de ressources. Le monde du développement d’applications et de la gestion de processus connaît donc de profondes mutations.

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