Axelle Lemaire dévoile ses ambitions pour une République numérique

La stratégie numérique du gouvernement Valls II a été dévoilée. Au menu : formation, projet de loi numérique et déblocage des 15 millions d’euros dédiés à la French Tech.

Forte du soutien de la filière, la secrétaire d’État Axelle Lemaire a présenté, mercredi 3 septembre, en Conseil des ministres, la stratégie numérique du nouveau gouvernement de Manuel Valls. L’exécutif déclare s’engager « pour faire du développement et de la diffusion des technologies et usages numériques un atout économique et une source de progrès social ».

Les mesures destinées à dynamiser le marché sont centrées sur la formation, de l’apprentissage des plus jeunes au passeport talents développeurs, et sur la couverture haut débit des territoires, de la mise en œuvre du plan « France très haut débit » au mobile dans les zones blanches. Une autre priorité concerne le soutien aux initiatives entrepreneuriales.

La French Tech obtient ses 15 millions

Discret sur les moyens alloués à son grand dessein, à savoir l’avènement d’une « République numérique », le gouvernement a tout de même tranquillisé les partisans de la French Tech. Ces derniers s’étaient inquiétés, fin juillet, d’éventuelles coupes budgétaires. Qu’ils soient rassurés ! La subvention de 15 millions d’euros destinée à financer des opérations visant à promouvoir à l’internationale les jeunes pousses françaises du numérique a finalement été débloquée. « Le budget consacré à l’attractivité de la French Tech est sanctuarisé », a assuré Axelle Lemaire hier. La nomination récente d’Emmanuel Macron au ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique aura probablement joué en faveur du consensus. À l’échelon gouvernemental d’ailleurs, chaque ministère doit favoriser « la mise en relation de jeunes entreprises innovantes, de grandes entreprises, d’investisseurs privés et de responsables des achats publics. »

Vers la création d’un Nasdaq européen

Dans un entretien publié par Les Échos, Axelle Lemaire a reconnu les difficultés rencontrées par les start-ups en France pour se financer et attirer les profils qualifiés. Afin de les aider à attirer les talents, la secrétaire d’État envisage une modification du régime de rémunération en actions permettant de « créer des actions gratuites ‘d’intrapreneurs’ ». Pour le développement des projets, a-t-elle ajouté, « l’accent doit être désormais mis sur l’accès au financement privé et l’ouverture aux investisseurs et entrepreneurs étrangers ». Avant d’affirmer toujours croire, avec Emmanuel Macron, « à la nécessité d’un Nasdaq européen ». Une création que l’Afdel, organisation regroupant plus de 300 entreprises du logiciel, appelle de ses voeux depuis plusieurs mois.

À Bercy, l’orientation libérale du discours est perceptible, mais les accents patriotiques demeurent. « Beaucoup de start-ups françaises établissent une présence commerciale aux États-Unis car c’est un marché incontournable, tout en gardant la R&D en France, pour la qualité des ingénieurs et techniciens, a expliqué Axelle Lemaire. À terme, toutes les équipes doivent rester en France et y créer des emplois ! Il faut aussi attirer les talents internationaux », a-t-elle affirmé.

Le projet de loi numérique examiné en 2015

Pour une gouvernance « plus collaborative », une concertation animée par le Conseil national du numérique sera lancée courant septembre, en amont de la présentation du projet de loi relatif au numérique. Attendu depuis des mois, le texte devrait intégrer un volet dédié à la compétitivité (valorisation des données, fiscalité, soutien à l’innovation…), un autre consacré aux droits et libertés (protection des données personnelles, neutralité du Net ou encore droit à l’oubli). Le projet de loi sera soumis à l’examen du Parlement en 2015, pas avant.


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