Bâles II : comment les banques vont devoir rendre des comptes

Bâles II n’impose pas seulement une manière de calculer les risques opérationnels bancaires. Mais aussi d’en rendre compte. Avis d’un spécialiste

« Répondre aux critères de Bales II, la nouvelle directive européenne en matière de calcul de ratio de solvabilité bancaire, c’est bien, mais cela n’est pas suffisant. Il faut également être en mesure de faire des reporting ». C’est ce qu’expliquait Yann Le Tallec, consultant chez LGB finance, spécialiste du secteur bancaire, lors d’une conférence à l’Atelier Paribas, cette semaine. Le CEBS travaille « Bâles II n’impose pas pour l’instant de format précis. Le CEBS, le comité européen des superviseurs bancaires, s’est donc fixé pour objectif d’harmoniser les formats en Europe. Il avance le Corep, reporting européen sur le nouveau ratio de solvabilité. Et, pour le développer, il a choisi le format XBRL, ‘extensible business reporting langage’, une variante de XML adaptée au reporting financier. Un langage déjà utilisé dans des projets fiscaux en Espagne et aux USA ». Toujours plus « Avec Bâles II, les banquiers peuvent s’attendre à une inflation des états qu’ils devront produire. Et, bien sûr, le nombre d’états sera proportionnel à la taille de l’établissement. Au maximum, un très gros établissement devra en remplir jusqu’à 172. Par exemple, le tableau récapitulant le risque de crédit pourra nécessiter jusqu’à 48 états, en fonction du nombre de classes et du type d’expositions ». Mais quand ? « Quant au calendrier d’application, il est entièrement suspendu au vote de la directive CADIII, actuellement en cours de négociation. En théorie, toutefois, la taxonomie, c’est à dire le dictionnaire des données nécessaires à remplir les états, pourrait être disponible au deuxième semestre 2005. Et le premier reporting Corep devrait paraître en septembre 2006 ».