Barack Obama veut faciliter l’accès d’immigrants qualifiés

Le président des États-Unis veut régulariser plusieurs millions de clandestins et faciliter l’obtention de visas de travail des « tech workers ». La Silicon Valley reste sur sa faim.

Malgré l’opposition virulente des républicains, le président des États-Unis, Barack Obama, a annoncé, jeudi 20 novembre, la régularisation provisoire de cinq millions de clandestins présents depuis plus de cinq ans sur le sol américain (sur onze millions de sans-papiers) et l’intégration facilitée de « tech workers » étrangers. Les entreprises du numérique jugent les mesures annoncées insuffisantes.

« Une nation d’immigrants »

Lors d’une allocution prononcée jeudi soir à la Maison Blanche, le président démocrate a dévoilé des ajustements mineurs visant à limiter les formalités administratives pour les détenteurs d’un visa de travail et leur famille. Par exemple, en permettant aux conjoints de diplômés de l’enseignement supérieur titulaires du visa H1B d’obtenir un permis de travail aux États-Unis.

Barack Obama veut ainsi faciliter le séjour « d’immigrants hautement qualifiés, diplômés et entrepreneurs prêts à contribuer à l’économie américaine ». Il sera donc plus aisé pour les porteurs de projets high-tech et les étudiants étrangers diplômés d’une université américaine de travailler temporairement aux États-Unis. De la Silicon Valley à New York, le secteur IT est partagé.

Travailleur temporaire ou permanent

Des sociétés telles que Microsoft, Intel et Qualcomm souhaitent avant tout l’extension du nombre de programmeurs, ingénieurs et autres profils techniques étrangers obtenant un visa H1B. « Nous souhaitons l’augmentation du nombre de professionnels techniques talentueux qui peuvent venir aux États-Unis », a déclaré George Davis, CFO de Qualcomm – une initiative qui n’est pas sans rappeler le projet français de « visa développeur » –.

En revanche pour l’IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers), organisme de standardisation du WiFi et de l’Ethernet, il aurait été préférable d’accélérer la délivrance de la carte de résident permanent (carte verte) pour des citoyens non-américains qualifiés. Et ce plutôt que d’accorder davantage de visas H1B permettant de travailler jusqu’à 6 ans dans le pays.

« Si c’est tout ce qui est proposé, alors le président a manqué une réelle opportunité », a déclaré à Reuters Russ Harrison, directeur de l’IEEE-USA en charge des relations avec le gouvernement. « Il aurait pu prendre des mesures pour permettre à plus d’immigrants qualifiés de devenir Américains en s’appuyant sur le système de la carte verte, tout en protégeant les travailleurs étrangers et les Américains », a-t-il ajouté.

De tels changements nécessiteraient l’intervention du Congrès. Mais la majorité républicaine de l’assemblée  a été échaudée par l’intervention unilatérale (par décret) d’Obama sur l’immigration. Elle risque, à l’avenir, d’empêcher l’adoption de tout projet de loi démocrate sur ce dossier.

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