‘BI’ par Teradata: le décisionnel aide-t-il vraiment à décider ?…

Selon une étude BussBack/Teradata, les décideurs dressent un bilan très mitigé sur leur utilisation de la « business intelligence » !

À Orlando (Floride, USA), l’éditeur de solutions décisionnelles Teradata tient cette semaine son événement dédié à ses partenaires : 3.500 participants ! Une occasion de faire le point sur le décisionnel et le datawarehouse.

Loin de la sympathique chaleur locale, les dirigeants de la société nous réunissent dans une salle atteignant péniblement les 18 degrés (en Floride !). Objet du jour : 1 171 décideurs de 23 pays ont répondu à la cinquième enquête annuelle sur la prise de décision en entreprise, menée par le cabinet BuzzBack pour le compte de Teradata. Les entreprises sondées génèrent chacune plus de 500 millions de chiffre d’affaires, et correspondent donc à la cible traditionnelle de l’éditeur. Déployer des ‘datwarehouses’ (ou « entrepôts de données ») nécessite un volume conséquent d’informations et un investissement à la hauteur des résultats espérés. Or, c’est justement sur la satisfaction de ces entreprises que porte cette étude. Plus de données, plus de complexité et plus de décisions Les personnes interrogées décrivent un environnement mouvant, avec une augmentation sensible des décisions quotidiennes (68 % des réponses), et une explosion du volume des données (98 %) qui double ou triple chaque année (52 %). On note avec amusement que 65 % des décideurs citent la technologie comme première responsable de la croissance du volume des données, contre seulement 41 % pour la croissance de l’activité, et 34 % pour l’augmentation du nombre de clients. Plus inquiétant, seulement 3 % de l’échantillon estiment que les décisions sont plus faciles à prendre en 2006, tandis que 52 % pensent que cela ne change rien, et que 45 % reconnaissent que décider est devenue plus complexe. Quel constat alarmant pour la généralisation des technologies ! Le client enfin au centre des préoccupations Pourtant, nos managers sont conscients des enjeux. Parmi les cinq premières victimes des mauvaises prises de décision, ils citent dans l’ordre : la fidélité du client, l’image de l’entreprise auprès du client, les bénéfices financiers, la productivité de l’entreprise, et le service client. Le tiercé gagnant en 2002 était : les bénéfices, l’impact sur les revenus et la croissance à long terme (voir schéma). On constatera la maturité de nos décideurs qui remonte à la cause essentielle (cause de la cause), à savoir : ?si le client n’achète pas, tu ne gagnes pas d’argent. Alors que faire pour qu’il t’apprécie ???. Plus de 41 % des sondés utilisent le décisionnel (la Business Intelligence) dans plus de la moitié de leurs décisions. Les nouvelles interfaces graphiques et simplifiées contribuent certainement à ce phénomène, de même que la participation plus généralisée des responsables opérationnels en amont des projets décisionnels. Et dans quels buts sont utilisés ces entrepôts de données ? En premier lieu, les décideurs cherchent à mieux connaître leurs clients pour mieux les servir. Bien entendu, les analyses financières occupent le second rang, suivies de près par les ventes, et les employés. Bref, le datawarehouse sert à mieux cerner ses clients, mais aussi son entreprise. C’est pourquoi on sera surpris de constater que, si les tableaux de bord aident à prendre des décisions plus rapidement (moins en Europe, évidemment?), ils pêchent aussi dans la précision des données et ne procurent pas souvent une vision globale (voir schéma). Or, c’est justement leur raison d’être. Le temps réel pour tous et pour tout ? Enfin, la mondialisation et l’accélération de l’économie amènent les sondés à demander une information la plus actualisée possible (85 %), voire en temps réel (important pour 86 % d’entre eux). Il est vrai que dans un monde en perpétuel mouvement, et où le flux tendu devient la règle, l’information se doit d’arriver vite pour permettre des décisions rapides, efficaces et cohérentes. Toutefois, le temps réel a un prix, aux entreprises de s’organiser pour hiérarchiser leurs données et améliorer au passage la pertinence de leurs tableaux de bord. Mais n’aurait-il pas fallu commencer par cela ? Ces pertes de repères et ces questionnements ne peuvent que rassurer les acteurs du décisionnel. En effet, la marche semble encore longue, et un guide sera peut-être le bienvenu.