Big Data : l’Europe traîne son (big) retard

L’avancée des projets Big Data dans les entreprises se confirme sous l’impulsion de la DSI. Mais les sociétés européennes accusent un retard dans ce domaine sur les homologues d’Amérique du Nord, selon le cabinet Barc.

Le cabinet Barc du groupe CXP a publié son étude sur les usages et pratiques des Big Data 2015. Elle est basée sur une enquête internationale menée auprès de 559 utilisateurs en entreprises. Portées par la DSI, les applications du Big Data s’imposent peu à peu dans les organisations qui les intègrent dans leurs processus métier. Mais l’Europe a un train de retard sur les Etats-Unis dans ce domaine.

39 % des entreprises en Europe

Toutes régions confondues, 40 % des entreprises interrogées ont déjà déployé un projet Big Data, qu’il s’agisse d’un projet pilote ou d’une intégration d’application du Big Data dans leurs processus métier. Les entreprises américaines et européennes sont confrontées à des difficultés similaires, à savoir le manque de compétences analytiques en interne (pour 53 % de l’ensemble du panel) et les problématiques de confidentialité et sécurité des données (49 %).

Mais le degré d’utilisation du Big Data n’est pas le même des deux côtés de l’Atlantique. En Europe, 39 % des entreprises déclarent avoir l’expérience du Big Data, 16 % par le biais d’une intégration aux processus métier et 23 % via un projet pilote. Alors qu’en Amérique du Nord, 53 % des sociétés interrogées ont l’expérience du Big Data, dont 28 % par le biais d’une intégration à un processus métier. Presque deux fois plus !

Tirer profit des données massives

Tirer profit de l’analyse de données massives (pour 57 % des répondants) est la priorité des utilisateurs. Le bénéfice d’analyses plus précises et de modèles prédictifs plus avancés est également attendu pour prendre des décisions stratégiques (69 % des entreprises), mieux contrôler des processus opérationnels (54 %) ou mieux comprendre les clients (52 %). Un bémol : seules 32 entreprises (sur 94 ayant intégré le Big Data à leurs processus) parviennent à mesurer l’impact de l’intégration du Big Data sur leur activité. Mais elles rapportent une augmentation de leur chiffre d’affaires de 8 % et une réduction de leurs coûts de 10 % (valeurs médianes).

Le management et la DSI pilotent

25 % des départements marketing et 23 % des services commerciaux utilisent les technologies du Big Data dans leur activité. Mais « de manière générale, les départements métier restent très passifs et sont rarement à l’origine des projets Big Data », soulignent les auteurs de l’étude sponsorisée par des industriels (Cloudera, Blue Yonder, HP, Information Builders, pmOne, SAS, Tableau et Teradata).

La DSI, en revanche, joue un rôle « moteur » dans les déploiements au sein d’entreprises qui ont déjà intégré le Big Data dans leurs processus. Ainsi, les services IT (45%) sont en tête des « leaders d’opinion » du Big Data dans l’entreprise, devant le management (43%). Même si le management a davantage intégré le Big Data dans ses propres processus (pour 61 % des répondants) que l’IT (51 %).

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