Bilan 2003 : le raz de marée du ‘spam’

Le spam, ces milliards d’emails non sollicités qui polluent nos boîtes de courriers électroniques, prolifère à un rythme surprenant, tandis que la prise de conscience de sa menace réelle progresse lentement, chez les consommateurs comme chez les politiques

Menace à la mode, phénomène de société, inévitable dérive d’un média encore immature? La prise de conscience du ‘spam’ aura sans doute été la tendance Internet majeure de l’année. Une tendance? ou plutôt une dérive qui pourrait menacer l’intégrité du Web. La menace est sérieuse et prend une ampleur phénoménale : selon les fournisseurs d’accès, aux Etats-Unis, c?ur de la menace, le volume des emails spammés, c’est-à-dire non sollicités par les internautes, atteindrait 80% du trafic total des centaines de millions d’emails échangés quotidiennement. – De la difficulté d’évaluer l’ampleur du spam – L’ONU confirme : la majorité du spam provient des USA Le phénomène nous touche tous? mais l’internaute est désarmé. Surtout en Europe où le phénomène n’a pas encore atteint la dimension qu’il a outre Atlantique. La prise de conscience y est moins forte! – Les français désarmés face au spam – Les enfants victimes du spam? eux aussi ! Pourtant, pour faire face à la menace, la résistance s’organise. La France connaît son premier colloque, qui constate l’ampleur du phénomène; mais les conclusions restent floues. Et les effets de la lutte contre le spam se retournent parfois contre l’internaute ! – Le premier colloque ‘Spam’ : un fléau au contour mal défini – Les outils anti-spam sacrifieraient 17% des emails Cependant, les états occidentaux se dotent d’un arsenal juridique. Mais, revers de la médaille, leurs effets sont dispersés et les résultats incertains. L’Europe a choisi la fermeté avec l’approche opt-in, imposant le consentement préalable de l’internaute. Or, les Etats-Unis, fidèles à leur démarche jugée laxiste, choisissent l’opt-out, à savoir qu’ils autorisent l’envoi aveugle si une option de désabonnement est prévue. Autant dire que la loi américaine autorise la pratique du n’importe quoi! – La loi anti-spam promulguée aux USA – La loi anti-spam US est plutôt laxiste – La loi américaine n’empêchera pas la prolifération du ‘spam’ Certains pays émergents commencent à réagir, mais la tâche est lourde, car les spammeurs sont riches et se déplacent, et leurs méthodes évoluent sans cesse. Les fournisseurs d’accès mettent en place des barrières que les spammeurs contournent, et même la maîtrise technologique d’un Google comporte ses aléas ! – Le Brésil se dote d’un code d’éthique anti-spam – Google victime de son filtre bayésien anti-spam Mais nous ne devons pas oublier que le ‘spam’ est une démarche économique, une industrie qui rapporte? aux spammeurs tout d’abord, mais aussi aux fournisseurs d’outils anti-spam ! – Le spam, ça paie ! – Anti-spam, anti-virus, un marché prospère