Bill Gates ferme la fenêtre Microsoft

Le génie de l’informatique quitte officiellement ses fonctions au sein de l’entreprise qu’il a créée. Retour sur l’aventure d’une vie

A quoi pensait le petit génie à lunettes il y a 33 ans au fond de son garage. A fonder un futur géant de l’informatique, présent sur chaque continent ? A devenir l’homme le plus riche du monde ? William Henry Gates III (de son vrai nom) ne pensait peut-être pas à 20 ans conquérir le monde de l’informatique. Et pourtant.

Accompagné de Paul Allen, un ami d’enfance, il décide de fonder sa société, une fenêtre ouverte vers le monde de l’informatique. Leur première réalisation est le Basic pour Altair. L’idée ? Programmer eux-mêmes un langage en n’utilisant que les plans de l’ordinateur. Dès lors, le mythe est en marche. Le concept est trouvé, il reste à le développer.

A la découverte du Macintosh, Bill Gates décide de se lancer dans le développement de Windows, une interface graphique pour MS-DOS. qui s’inspire assez largement de l’environnement Mac C’est ce logiciel qui va entrer progressivement dans tous les foyers et provoquer la rupture entre Microsoft et IBM. L’homme aux lunettes carrées choisit alors le système Windows qu’il n’aura de cesse de développer au fil des années. Au point de s’attirer les foudres des autorités antitrust : Windows se retrouvant dans 95% des PC dans le monde…

Bien des années plus tard, à 53 ans, Bill Gates signe un palmarès qui a de quoi rendre envieux tous les p-dg de planète. Il totalise une fortune évaluée à 58 milliards de dollars, trustant le podium des hommes les plus riches de la planète. Une fortune qui ne doit rien au hasard mais à une marque de fabrique reconnue de tous.

Pour autant, son départ annoncé depuis juin 2006 (l’homme entend se consacrer à la fondation caritative co-fondée avec son épouse) intervient à une période charnière pour la firme de Redmond. Bill Gates, qui restera président non-exécutif, n’a peut-être pas vu le vent tourner.

Le modèle économique de logiciels payants commence à se fissurer et le groupe a, en partie, loupé le virage Internet. Il vient d’ailleurs de rater le rachat de Yahoo, numéro 2 mondial de la publicité sur Internet.

Un changement de cap a bien commencé en 2000, date à laquelle son compagnon d’Harvard, Steve Ballmer, a obtenu la direction du groupe. Dès lors, la nécessité d’exercer un virage au sein de l’entreprise commence alors à poindre.

Si la majorité des revenus de Microsoft proviennent toujours de la vente de logiciels, à présent les dirigeants cherchent à se positionner sur le marché des services. Les entreprises vont pouvoir utiliser des options en ligne qui les intéressent au sein des logiciels, promet-on du côté de Seattle. Il s’agit de rattraper le retard pris dans le domaine des logiciels en ligne

La tâche des successeurs de Bill Gates va donc consister à trouver des relais de croissance en jouant des coudes avec le nouveau géant de ces dernières années Google.

Il s’agit également de se développer dans la mobilité, terrain où Microsoft marque des points avec son Windows Mobile.

De son côté, à 53 ans, Bill quitte officiellement son « enfant  » pour se consacrer, aux côtés de sa femme Melinda, à des causes humanitaires. La « Bill and Melinda Gates Foundation  » lutte notamment contre les maladies et l’analphabétisme. Philanthrope, actionnaire, entre autres, de la chaîne d’hôtel Four Season, il compterait léguer une grand partie de sa fortune aux plus démunis.