BitTorrent négocie bien son virage de l’illégal au légal

Le fameux système d’échange de fichiers P2P BitTorrent vient de recevoir la somme de 8,75 millions de dollars sous la forme d’un capital-risque

Voilà un communiqué qui tonne comme un orage dans le monde du P2P. Ce n’est pas le retour de Beethoven, mais l’arrivée d’un BitTorrent payant qui fait cet effet. Surtout lorsque, ironie de l’histoire, il se met au service de ses plus ardents opposants.

Grâce à un investissement de 8,75 millions de dollars effectué par DCM Doll Capital Management, les inventeurs du BitTorrent ont l’intention de créer un nouveau service de téléchargement qui sera proposé aux studios de cinéma et aux éditeurs de jeux pour distribuer de façon payante et légale leurs contenus, révèle le site Clubic. C’est là tout le paradoxe de l’ère du numérique dans laquelle nous vivons. D’un côté la RIAA, principale organisation professionnelle de l’industrie du disque aux USA, qui frappe du poing sur la table et martèle à qui veut l’entendre que « le P2P s’assimile à du vol ».. Rappelons qu’elle a obtenu le 25 septembre suite à un jugement de la Cour suprême américaine, la fermeture du site de « l’ancestral » WinMX et celle des bureaux de Edonkey à New York. De l’autre, il y a les études, qui démontrent que les industriels de la musique drainent toujours autant de bénéfices et que les utilisateurs de P2P sont de plus en plus nombreux, et ce, malgré une répression de plus en plus virulente. En effet selon le cabinet d’études CacheLogic les transferts P2P représentent entre 50% et 70% des échanges de données sur Internet ! (Lire nos articles) Toujours d’après le bureau d’études, BitTorrent représente 33% de parts de marché du P2P. Autant dire que le programme de Ashwin Navin et Bram Cohen est un géant dans le petit monde des aficionados d’échanges de fichiers (ndlr : derrière Edonkey avec environ 50% de parts de marché). Rien d’étonnant donc, si des investisseurs lorgnent sur ce vilain petit canard de la Toile. Le phénomène P2P a donc encore un bel avenir devant lui. Le nombre d’utilisateurs de ce procédé est passé de 6,8 millions en août 2004 à 9,8 millions en août 2005.