Bourse : Wanadoo plonge suite à une rumeur syndicale

Séance du mercredi 14 février : les TMT souffrent de l’ingratitude et du pessimisme des marchés américains

La Bourse de Paris est repartie à la baisse, entraînée par Wall Street, et par les prises de bénéfices qui ont suivi le rebond technique de la veille. Le CAC40 chute de 2,51% à 2.770,62 points, s’installant sous la barre des 2.800 points.

Les valeurs vedettes à la baisse La Bourse de Paris a sévèrement sanctionné les résultats décevants d’Ingenico, -12,69% à 6,47 euros. Subissant la baisse du marché de la monétique due aux déférés de commandes du secteur bancaire, le fabricant de terminaux de paiement, subit le contrecoup d’un résultat positif, avec un chiffre d’affaires à 428,1 millions d’euros pour 2002, en progression de +9,7%, mais nettement inférieur aux attentes comprises entre 13% et 15%. La rumeur de « projets de vente » a pesé sur le titre Wanadoo, -8,51% à 4,41 euros. La fédération syndicale CFTC télécommunications a affirmé, dans un communiqué, que Wanadoo Espagne et Freeserve (Wanadoo Angleterrre) font l’objet de projets de désinvestissement, évoquant des « gouffres financiers » et le spectre de « dégraissages massifs ». France Telecom, qui par contrecoup trébuche de -0,6% à 23,56 euros, a démenti l’information. Ce qui n’empêche pas les opérateurs boursiers de spéculer à la baisse. Thomson accélère à a baisse,-8,12% à 13,02 euros, après la publication d’un résultat 2002 conforme aux attentes, mais dont le chiffre d’affaires est inférieur aux prévisions. Si le bénéfice net progresse de +30% à 373 millions d’euros, avec une marge nette en progression de +0,9% à 3,7%, le chiffre d’affaires a reculé en 2002 de -2,3% à 10,19 milliards d’euros. Thomson anticipe un exercice 2003 difficile, « en particulier au premier trimestre ». Profitant de la forte hausse du titre mardi, +7%, Busines Objects a connu un retour de bâton induit par les prises de bénéfices. Sa valeur chute de -5,97% en cours de séance à 15,28 euros. Le groupe peut cependant compter sur l’effet de ses résultats, supérieurs aux attentes, qui ont satisfaits les investisseurs et vont peut-être les pousser à s’intéresser au titre. Vivendi Universal, -5,00% à 14,06 euros, poursuit ses cessions d’actifs. Le groupe a cédé, à un établissement financier, 28 millions de warrants USA Interactive pour un montant d’environ 240 millions de dollars. La perte de Gemplus s’est amplifiée au dernier trimestre 2002, atteignant 96,8 millions d’euros, contre 38,6 millions d’euros au troisième trimestre. Le marché asiatique a pesé sur la marché, déjà largement entamée par les lourdes charges de restructuration du groupe, qui ne s’est livré à aucune prévision pour l’exercice 2003. Le titre Gemplus, stable sur la séance de mercredi, pourrait être fortement chahuté jeudi. L’industrie française en récession L’industrie française, après deux trimestres consécutifs de recul de la production industrielle selon l’INSEE, entre en récession. En décembre, le chiffre de la baisse a atteint -1,7%, la plus forte baisse sur ces cinq dernières années. Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a reconnu, dans une interview à Paris-Match, que « la France traverse une mauvaise passe » et que 2003 sera une « année difficile sur le plan de l’emploi« . Une situation qui n’ira pas en s’améliorant tant que la crise irakienne pèsera sur l’économie mondiale. New York toujours sous pression Le Dow Jones se maintient en territoire positif, -1,08% à 7.758,17 points, précédé par le Nasdaq -1,27% à 1.278,97 points. La relance des risques d’attentats est venue s’ajouter à la pression irakienne. Tandis que les marchés supportent mal la polémique qui s’instaure entre l’administration Bush et le président de la Fed, à propos du projet de relance de l’économie, Alan Greenspan considérant que l’ampleur du projet est trop importante et de nature à rompre les fragiles équilibres budgétaires. L’Amérique ingrate et pessimiste Les investisseurs américains restent pessimistes quant à l’évolution du marché et de l’économie. Un pessimisme ambiant qui se traduit par une volonté baissière, un immobilisme pesant, et une rare ingratitude pour les valeurs en positif. Premier exemple : les résultats et perspectives négatives d’Applied Materials n’ont pas pesé lourd sur le titre, qui « ne » chute que de 0,91% à 11,83 dollars. Second exemple : en grande partie grâce à sa gamme de produits de stockage NearStore, le constructeur informatique américain Network Appliance multiplie son bénéfice net par trois pour son troisième trimestre fiscal, avec 19,7 millions de dollars (7 millions de dollars au troisième trimestre 2001). Mais le titre se voit subir le même traitement qu’Applied Materials : il chute de -1,02% à 10,66 dollars. Quant au groupe de médias Viacom, propriétaire de MTV et des studios Paramount, le titre chute de 2,45% à 36,58 dollars, malgré la publication d’un résultat net au dernier trimestre 2002 de 652 millions de dollars, contre une perte de 43 milliards de dollars en 2001, un chiffre d’affaires en progression de 12% à 6,8 milliards de dollars, un résultat d’exploitation à 1,3 milliard de dollars, et une prévision de progression du chiffre d’affaires de +5% !