Bouygues Telecom amorce le déploiement national de sa 4G+ boostée

Bouygues Telecom annonce la couverture de Lyon en 4G++. Avant celle de Marseille et Paris. Les grandes agglomérations suivront en 2016.

Bouygues Telecom est le seul opérateur français à disposer aujourd’hui de trois bandes de fréquences commerciales dédiées à la 4G, avec les 800, 1800 et 2600 MHz, quand ses concurrents Orange et SFR détiennent deux lots (800 et 2600 MHz), voire un seul pour Free (2600 MHz). Un avantage certain qui, au-delà d’une capacité à mieux couvrir le territoire (encore faut-il déployer les sites dédiés), permet d’exploiter les technologies LTE pour améliorer les performances du réseau.

Le LTE-A (LTE-Advanced) permet en effet l’agrégation des porteuses dans le but d’élargir la bande passante disponible. Avec environ 40 MHz de bande passante agrégée (9,8 MHz en 800 MHz, 21,6 en 1800 et 15 en 2600), Bouygues Telecom est ainsi en mesure de fournir près de 300 Mbit/s (et même 330 Mbit/s dans l’absolu sur l’ensemble de ses 45 MHz de largeur de bande 4G) en réception aux terminaux compatibles (généralement les smartphones dits de catégorie 6 et 7, voire 9 et 10 telles que définie par la 3GPP, l’association de normalisation des technologies mobiles). Une capacité que l’opérateur qualifie de « 4G+ boostée » quand d’autres évoquent la 4G++, qui la distingue de la 4G+ construite seulement à partir de deux fréquences additionnées.

La 4G++ au service de la vidéo

Une différence qui se perçoit avant tout sur le chargement de gros fichiers. Un film de 1,3 Go sera téléchargé en à peine 38 secondes en 4G+ boostée, contre 53 secondes en 4G+ et 106 secondes en 4G, selon les mesures affichées par l’opérateur. En revanche, moins de deux secondes séparent les temps de chargement d’un fichier de musique de 50 Mo entre la 4G (5 s) et la 4G++ (3,1 s). La différence de temps d’installation d’une application de 15 Mo est, elle, imperceptible : 2,4 s contre 2,2.

Les améliorations du réseau seront donc essentiellement utiles à la vidéo (un usage en forte hausse puisque la vidéo IP devrait constituer 79% de la consommation en 2018, contre 66% en 2013) et sur un nombre restreint de terminaux (qui arriveront massivement sur le marché en 2016). Il n’en reste pas moins que Bouygues Telecom entend étendre son réseau ultra haut débit mobile dès aujourd’hui.

Chartres, Lyon, Paris demain

Après avoir mené des tests en début d’année, l’opérateur annonce aujourd’hui l’ouverture de la 4G+ boostée à Lyon. Une extension qui succède à celle de Chartres et précédera Marseille et une partie de Paris dans les semaines à venir. En 2016, la plupart des agglomérations de plus de 400 000 habitants seront couvertes en 4G++ : Toulon, Grenoble, Avignon, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rouen, etc., ainsi que la banlieue parisienne (Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Courbevoie, Nanterre, Saint-Denis, Montreuil, Vitry-sur-Seine…).

Bouygues Telecom n’est pas le seul à améliorer les capacités de son réseau 4G pour attirer un nombre toujours plus grand de consommateurs avides de contenus et services à très haut débit. Orange et SFR ont également commencé à déployer leur réseau 4G+ dans une poignée de villes (17 chez Orange, 4 chez SFR). Mais la filiale télécom du groupe de BTP entend profiter de son avance pour déployer la 4G++. Ses concurrents ne pourront en effet lancer la 4G+ boostée qu’à partir du 25 mai 2016, quand ils disposeront à leur tour d’une troisième fréquence 4G dans la bande des 1800 MHz.

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