Bouygues Télécom ouvre son réseau à l’opérateur néerlandais KPN

C’est la prmière fois qu’un opérateur historique étranger devient MVNO en France

La (très) petite communauté française des MVNO (opérateur mobile virtuel) devrait accueillir un nouveau membre, l’opérateur néerlandais KPN. Selon une information des Echos, le nouvel entrant devrait opérer à partir du réseau de Bouygues Telecom. Pour le moment, aucune date n’a été révélée mais l’information a été confirmée par le 3e opérateur français. KPN serait ainsi le premier opérateur historique étranger à devenir MVNO en France.

L’offre de KPN devrait se présenter sous la forme de cartes prépayées, à l’image de ce qui est fait en Espagne avec la marque Simyo.

Pour KPN, cette annonce confirme sa stratégie européenne. En effet, l’opérateur dispose de son propre réseau en Belgique, en Allemagne ainsi qu’aux Pays-Bas. En Espagne, l’opérateur utilise le réseau de la filiale d’un opérateur français, Orange.

L’opérateur batave s’apprête à débarquer dans un territoire particulièrement hostile. Depuis leur lancement, les MVNO n’ont, en France, jamais bénéficié d’aucune mesure de soutien claire. Confrontés aux tarifs très peu avantageux pratiqués par les opérateurs mobiles français traditionnels, les MVNO n’ont jamais vraiment réussi leur décollage. Leur part de marché, un peu plus de 4,5%, l’atteste. Aujourd’hui, seuls Virgin Mobile, fort son million de clients et Tele2 mobile, semblent afficher un moral à toute épreuve.

La réaction la surprenante reste sans doute celle de Bouygues Telecom. Pour Martin Bouygues, p-dg de la maison mère, « le MVNO est un coucou, qui fait son nid chez les autres, surcharge votre réseau, n’investit pas et prend zéro risque« . Rappelons que le troisième opérateur de téléphonie mobile a tout de même signé au mois de mai dernier, un accord avec le câblo-opérateur Numericable, lui ouvrant ainsi les portes de son réseau.

Si pour Bouygues Telecom, l’ouverture de son réseau à un opérateur étranger peut servir d’argument de taille face aux nombreuses critiques fustigeant un marché français du mobile saturé et fermé, l’arrivée de KPN lui sert à engranger des revenus issus de la « location » de son réseau.

Bouygues Télécom, très critique à l’égard des intentions de Free (groupe Iliad) trouve également une façon de lui opposer un nouvel adversaire.