Bouygues Telecom porté par le mobile et la fibre au 1er trimestre

Bouygues Telecom affiche un premier trimestre profitable, tant en nombre de recrutements fixes et mobiles que dans les résultats financiers.

A l’instar d’Orange et de SFR, Bouygues Telecom a également amélioré ses résultats au premier trimestre 2017. Particulièrement dans le mobile alors que l’opérateur a séduit 364 000 nouveaux clients au cours de la période. Mais seuls 130 000 de ces nouveaux clients ont souscrit à un forfait. Le reste se partage entre le prépayé (dont la tendance est plutôt en chute libre sur le marché et le M2M (qui a explosé en ce début d’année). La filiale du groupe Bouygues se garde néanmoins de détailler la répartition du profil de ses clients SIM. Toujours est-il que l’opérateur en compte désormais 13,36 millions contre 12,13 un an plus tôt. Et l’Arpu (revenu mensuel moyen par abonné) reste positivement stable à 22,5 euros contre 22,4 douze mois auparavant. Mais il recule légèrement en regard des 22,7 euros de fin décembre 2016.

Bouygues Telecom a également réussi à maintenir la dynamique sur le marché du fixe bien que plus modestement. Quelque 88 000 nouveaux foyers ont adopté la Bbox sur le trimestre pour un total de près de 3,19 millions en service. En ligne avec les objectif de séduire 1 nouveau million d’abonnés entre fin 2014 et fin 2017. Mais au dépens d’un Arpu en recul non négligeable de 1 euro (26,7 euros en 2017 contre 27,7 au 31 mars 2016 ainsi qu’en décembre).

L’activité est notamment tirée par les liaisons à très haut débit (THD) qui profite à 518 000 résidences dont 144 000 en FTTH (fibre optique à domicile), le reste provenant des abonnements au câble opérés en marque blanche par SFR (ex-Numericable). La fibre contribue à plus d’un quart (26%) de la croissance nette du trimestre alors que deux tiers des nouveaux clients FTTH n’avaient jamais été utilisateurs de l’opérateur.

Investissements en hausse

Sur le premier trimestre, Bouygues Telecom a investit 309 millions d’euros (en hausse de 62 millions par rapport à début 2016). Un montant conforme à la volonté d’investir 1,2 milliard pour 2017. Principalement dans son réseau 4G, qui couvre aujourd’hui 88% de la population et alors que le nombre de sites mobiles devraient s’étoffer de 50% au cours des quatre prochaines années, notamment dans les zones moins denses. Objectifs : couvrir 92% de la population à la fin de l’année et 99% en 2018.

Les investissements portent aussi déjà dans la préparation à l’arrivée de la 5G (avec les premiers tests). Mais surtout dans le déploiement du FTTH, véritable opportunité pour Bouygues Telecom de rattraper ses concurrents sur le fixe. Au 31 mars, l’opérateur a « sécurisé » 4 millions de prises supplémentaires par rapport au 31 décembre 2016 (3 millions installées en zones moyennement denses et 1 million dans les réseaux d’initiative publique (RIP), notamment auprès d’Axione, autre filiale du groupe, et Altitude Infrastructure). Les prises dites « sécurisées » regroupent à la fois les fibres déployées horizontalement ou en cours de déploiement (au niveau de la rue) et/ou commandées (à un opérateur concurrent, Orange et SFR principalement) jusqu’au point de concentration.

Sur les 13 millions de prises FTTH « sécurisées » au total aujourd’hui, Bouygues Telecom est en mesure d’en commercialiser 2,2 millions. Et entend en rendre 12 millions éligibles dès 2019 sur les 20 millions de prises qui seront exploitables en 2022, selon les plans. A ce jour, l’opérateur a déployé quelque 500 000 prises fibre en propre.

Hausse du chiffre d’affaires

Ces recrutements et investissements se traduisent par une hausse annuelle de 8% du chiffre d’affaires total à 1,22 milliards d’euros. Dont 7% du chiffre d’affaires sur l’activité réseau à un peu plus d’1 milliard. Le résultat net (Editda) progresse de 97 millions d’euros par rapport à la même période en 2016 pour atteindre 243 millions. Une croissance modeste qui « s’explique par la hausse du chiffre d’affaires réseau et par les baisses des charges d’exploitation dont un tiers provient d’économies de coûts récurrentes liées à l’optimisation de la marge brute et à une meilleure efficacité dans le Fixe », justifie l’entreprise. Qui reste néanmoins muette sur l’activité de sa filiale Internet des objets (IoT) Objenious.

Plus modeste encore, les 34 millions d’euros du résultat opérationnel contrastent efficacement avec la perte de 55 millions affichée un an plus tôt. Et ce d’autant qu’il intègre 7 millions de charges non courantes liées au partage de réseau avec SFR en zones blanches. La marge ne s’en porte que mieux. Elle atteint 23,4% au premier trimestre 2017. Une jolie amélioration en regard des 15% du premier trimestre 2016. Ce qui permet à Bouygues Telecom de confirmer son objectif de 25% en 2017 et d’une trésorerie à 300 millions d’euros d’ici trois ans. Pour l’heure, l’opérateur démontre dans tous les cas qu’il est capable de survivre, et même de se développer, dans un marché fortement concurrentiel à quatre acteurs.

[Article mis à jour à 12:25]


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Crédit photo : Bouygues