Bull: Bruxelles s’impatiente

L’Etat reste silencieux sur une créance de 466 millions d’euros que lui doit l’entreprise. Un silence qui agace particulièrement la Commission

Dans l’affaire Bull, le gouvernement français et la Commission européenne jouent au chat et à la souris, avec dans le rôle du fromage, une avance de 466 millions d’euros consentie par l’Etat.

Rappel des faits. Le groupe français avait jusqu’au 17 juin pour rembourser cette somme à l’Etat, actionnaire de l’entreprise, à hauteur de 16,3%. Mais Bull n’a jamais eu les moyens de payer. Début mai, le groupe obtient un report de ce remboursement. Aucune nouvelle date n’est évoquée et la France ne donne aucune information à Bruxelles sur ce point. Rappel à l’ordre C’est ce silence qui agace particulièrement Bruxelles. La Commission européenne veut donc en savoir plus et connaître la date de ce remboursement. Elle s’apprête à rappeler à l’ordre le gouvernement français sur ce problème en adressant « prochainement une série de questions » à la France. Il faut savoir que Bruxelles avait, en novembre dernier, accepté le principe de cette aide, mais à la condition que Bull respecte les délais de remboursement. Du côté de Bull, on joue la montre. L’entreprise dirigée par Pierre Bonelli ne remboursera son avance qu’au moment où seront finalisé les négociations engagées pour la recomposition de son capital. Etant donné que très peu d’investisseurs se sont véritablement déclarés intéressés, la France et Bruxelles risquent d’attendre encore longtemps.