CD: Sony améliore son système anti-copie et invente le nCD

Des galettes à la fois protégées contre la copie et réellement compatibles avec tous les lecteurs? Pas vraiment

Sony DADC, la filiale du géant japonais qui fabrique des supports optiques (CD, DVD…) pour tout le marché de l’Entertainment, revient sur le terrain glissant de la protection des CD audio. On le sait, les Majors sont depuis plusieurs années à la recherche de solutions techniques efficaces afin de lutter contre la copie pirate qui plombe leurs comptes (les pauvres, on va pleurer). Mais jusqu’à présent, ces solutions se sont illustrées par leurs manque de compatibilité. Certes, la galette est théoriquement protégés (encore que…) mais sa lecture s’apparente à une roulette russe: illisible sur des vieux PC, certains auto-radio, certaines platines: bref une vraie misère. En France, ces systèmes ont provoqué des scandales et les consommateurs ont poursuivi les Majors. Ainsi EMI a été condamné deux fois pour son système de bridage « CD Control » (voir nos articles). Pour autant, la demande est bien là et Sony DADC présente aujourd’hui une protection améliorée. Il s’agit en fait de la troisième génération du système key2audio proposé aux maisons de disque du monde entier. La filiale du géant japonais promet une meilleure compatibilité avec ce système. La preuve, des dizaines de maisons de disque l’auraient déjà choisit. Sauf que, encore une fois, key2audio a ses limites. De l’aveu même de Sony DACD, le système fonctionne sur

« quasiment » tous les dispositifs. On appréciera la précision de cette notion… Par ailleurs, les possesseurs de Mac ont encore été oubliés puisque le système n’est pas compatible Apple. Même si cela ne saurait tarder, promet Sony. De même, les utilisateurs de terminaux mobiles ne sont pas tous logés à la même enseigne. Si le transfert est autorisé vers des baladeurs sous Windows Media, il ne l’est pas encore vers l’iTunes d’Apple. Mauvaises surprises Conclusion, malgré ces promesses, le consommateur aura encore toutes les difficultés du monde à savoir, lorsqu’il achète un CD, où il fonctionnera ou pas. Sony doit donc s’attendre à une nouvelle réaction épidermique de la part des associations de consommateurs. A moins que chaque disque soit accompagné d’une notice très détaillée! Une réaction qui laisse froid Sony SACD: « Nous n’avons pas de point de vue sur cette question. On a des demandes de nos clients (les maisons de disque), on se contente d’y répondre », explique Fabrice Absil, responsable des ventes France pour Sony SACD. Au delà de la compatibilité, comment fonctionne key2audio? Gravé sur le CD (diminuant donc de 5 minutes le temps maximum d’un disque), le système autorise un nombre limité de copies privées, ce nombre est défini par le label client du système. Les copies sont elles-aussi protégées. Lors de la lecture sur un PC, l’encodage se fait « à la volée » en WMA, le format Windows Media de Microsoft et en 128 ko/s. Protégés par le DRM (digital right management) de la firme, ils sont protégés contre la copie. Ainsi, si on tente d’envoyer un morceau par mail, le fichier pourra être lu pendant un nombre limité de jours. Sony DADC ne donne pas d’objectifs pour cette nouvelle version de son système. On sait que les anciennes génération ont été commercialisées à 47 millions d’unités. Une goutte d’eau, Sony DADC produit en effet par exemple 2,1 milliards de galettes par an même si ce chiffre englobe aussi les DVD, les CD-Rom… Le CD marketing Dans le même temps, Sony DADC a présenté d’autres innovations à la veille de l’ouverture du Midem, le salon des professionnels de la musique. Il s’agit de rendre plus séduisant un support qui a plus de 20 ans et qui commence sérieusement à s’essouffler. Le n-Cd se veut le lien entre le monde réel et le monde virtuel. Ce disque permet un lien direct avec le site internet de l’artiste. Ce qui n’est pas nouveau. Le n-cd permet surtout d’accéder à des contenus riches et multimédias (« bonus attractifs ») comme les sonneries de téléphone mobile. Via un numéro gravé sur le CD (un numéro pour un CD), l’utilisateur se connecte en ligne sur un espace sécurisé. Il accède à des photos, des informations en libre accès autant de fouis qu’il le désire… Les contenus à valeur ajouté ne sont eux téléchargeables qu’une seule fois: un numéro n’est utilisable qu’une fois. Aux labels de décider de la politique du contenu visible une ou plusieurs fois. Là encore, le consommateur risque d’être perdu. Que se passera-t-il lorsqu’il voudra se connecter à partir de machines différentes? Les contenus à valeur ajoutée ne seront alors plus disponibles… Mais le véritable but du n-Cd est de tracer les clients. Grâce à ce numéro d’identification unique et personnel (Postscribed ID), il sera possible de créer des bases de données, d’avoir des infos de feedback en direct, de mesurer l’utilisation des services en ligne… Un vrai bonheur pour les spécialistes marketing des Majors qui pourront mieux connaître leurs clients. Et aussi en faire des cibles pour des campagnes de marketing direct ou par mail… Une porte ouverte au spam en somme. Le DualDisc: une fausse nouveauté Comme son nom l’indique, il s’agit d’une galette avec une face CD et une face DVD. Un concept qui devrait séduire les consommateurs avides d’images mais aussi les artistes et redynamiser le marché des CD. Néanmoins, Sony n’est pas le premier sur ce marché. Une société française a mis au point une technologie similaire, il y a près d’un an (voir notre article). Le Vinyl-CD: nostalgie quand tu nous tiens Plus anecdotique, cette nouveauté transforme un CD classique en CD avec un look vinyl, comme nos anciens 45 tours. Sur le recto, sont imprimés en offest de faux sillons et différentes couleurs sont disponibles. Pas sûr que cela aide à vendre des disques mais l’idée en séduira certainement beaucoup.