Cebit 2016 : Huawei prend du poids sur le marché de l’entreprise

Cloud public, robotisation, serveur critique… Au Cebit d’Hanovre, Huawei multiplie les appels du pied en direction des entreprises.

Huawei est-il en train de se transformer avec toujours plus de solutions et services dédiés aux entreprises ? Si l’équipementier chinois entend rester un acteur majeur du secteur des télécoms, c’est bien sur le marché des entreprises qu’il accélère aujourd’hui sa croissance. « Huawei contribue de très près à la transformation numérique des entreprises et à l’innovation industrielle », a confirmé Vincent Pang, président de Huawei Europe de l’Ouest, à Hanovre à l’occasion du Cebit 2016 où le stand de la société chinoise occupait un bon quart du Hall 2 du Deutsche Messe et n’avait rien à envier à celui d’IBM à l’autre bout.

Aider à construire l’usine du futur

Huawei a donc profité du salon pour dévoiler, lundi 14 mars, plusieurs partenariats majeurs, certes essentiellement allemands, position géographique de l’événement oblige, mais, comme l’a souligné Vincent Pang, « nous essayons d’emmener nos partenaires européens sur le marché mondial ». Ce dont pourrait profiter Kuka. Ce spécialiste de robots industriel a signé un accord de développement (MOU, Memoranding of understanding) avec le fournisseur de solutions ICT (technologie de l’information et de la communication) comme se définit désormais Huawei. Un accord qui vise à développer le smart manufacturing, où l’usine du futur qui sera portée par les systèmes interconnectés « intelligents » et par une robotisation avancée. Pour y parvenir, les deux partenaires collaboreront dans les domaines du Cloud computing, du Big Data, de l’Internet des objets (IoT), des technologies mobiles et des robots industriels. « Le futur se jouera dans l’interaction de l’IT, de la communication et des composants classiques », a souligné Peter Mohnen, directeur financier de Kuka, tout en ajoutant « qu’en tant que leader de l’innovation de l’industrie 4.0, il est important pour Kuka d’être présent en Chine. » Et Huawei en constitue la porte d’entrée sur ce marché majeur.

Huawei va développer des services de robotisation avec Kuka.
Huawei va développer des services de robotisation industrielle avec Kuka.

Qui sait si les services autour des robots connectés que développeront les deux partenaires ne seront pas pilotés depuis Deutsche Telekom ? Toujours est-il que l’opérateur allemand entend s’en donner les moyens puisqu’il vient d’ouvrir officiellement son Cloud public un an, quasiment, après l’annonce du partenariat, au Cebit également, avec Huawei qui en fournit l’infrastructure sous environnement OpenStack. Opéré par T-Systems, la branche entreprise de Deutsche Telekom, Open Telekom Cloud s’adresse aux entreprises de toutes tailles avec des services à la demande et sécurisés en regard de la législation allemande. « La sécurité de l’information est notre priorité, nous avons à plusieurs reprises reçu des accueils favorables des gouvernements (particulièrement à travers l’ouverture de nombre de centres de R&D en Europe, complété avec l’annonce ce même jour de l’ouverture d’un nouveau OpenLab à Munich, NDLR), pour ces raisons, je pense que l’on peut nous faire confiance », assure Vincent Pang. « Open Telekom Cloud met l’accent sur la sécurité, a renchéri Anette Bronder, directrice de la division Digitale de T-Systems. Et je peux vous assurer que nous sommes compétitif face aux leaders du marché. » Une façon de se distinguer des acteurs américains. Il ne reste plus qu’à faire venir les clients. SAP figure parmi les premiers d’entre eux en tant qu’utilisateur et aussi fournisseur de service pour ses applications, Hana notamment.

Huawei fournit l'infrastructure au cloud public de Deutsche Telekom (T-Systems).
Huawei fournit l’infrastructure au cloud public de Deutsche Telekom (T-Systems).

Entrée sur les serveurs critiques

KunLun, une plate-forme multisocket x86 (jusqu'à 32) pour les applications critiques.
KunLun, une plate-forme multisocket x86 pour les applications critiques.

« Tout ne va néanmoins pas être mis dans le Cloud, les entreprise ont parfois besoin de plates-formes pour les applications critiques », a enchaîné Cody Wang, responsable de la ligne de produits IT. Une façon d’introduire KunLun, le premier serveur critique de Huawei. Décliné en 8, 16 et 32 sockets x86 alimentés par des processeurs Intel Xeon E7 v3 (soit jusqu’à 576 cœurs, 1152 threads et 768 Go de mémoire DDR4 DIMM), KunLun entend se distinguer par un design ouvert. Le serveur supporte ainsi les OS Linux Suse et Red Hat ainsi que Windows Server pour supporter middleware et base de données dont SAP Hana. Le in-memory computing s’inscrit parmi les principales applications visées par KunLun avec le HPC (High Perfomance Computing) et les grandes plates-formes de virtualisation. A en croire Cody Wang, KunLun propose un coût total d’exploitation (TCO) 50% moins élevé que la concurrence pour des performances en hausse de 40%. Si la pertinence de l’offre restera à l’appréciation des marchés de la finance et de la banque, principalement visés, il est certain que Huawei vient d’entrer dans le jardin des IBM, SGI et autre HP.


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