Chaque PC portable disparu coûterait 50.000 dollars !

Le prix d’un PC perdu ou volé ne pèse que 2 % de l’ensemble des coûts qu’entraîne sa disparition pour l’entreprise. D’où l’intérêt du cryptage des données… mais relatif

Combien en coûte-t-il aux entreprises de perdre ou de se faire voler un ordinateur portable ? En moyenne, 50.000 dollars – estime une étude commandée par Intel à l’Institut Ponemon. Ce dernier a étayé sa recherche sur 138 cas survenus aux Etats-Unis ces 12 derniers mois.

Cette moyenne cache de grandes disparités sur le terrain. Selon les témoignages obtenus par téléphone auprès des organisations intérrogées, les conséquences financières liées à la disparition d’un notebook varient de 1.213 à 975.527 dollars. Les cas dépassant les 200.000 dollars restent cependant exceptionnels, précise Ponemon.

Ce n’est évidemment pas le prix du PC lui-même qui explique de tels montants mais bien les conséquences que la perte de l’appareil entraîne. Parmi les 7 composantes de cette addition étonnamment salée, l’étude montre que le coût de la perte des données est le poste de loin le plus élevé: 39.000 dollars, en moyenne. Les conséquences du piratage des informations représentent, à elles seules, 80 % du coût total. Suit la perte de la propriété intellectuelle: plus de 5.800 dollars. Le remplacement du PC et de ses logiciels ne pèse que 1.500 dollars. Ce coût arrive en troisième position, devant celui des démarches administratives qui frôle les 1.200 dollars. Les divers autres coûts induits concernent la perte de productivité, due au temps passé à rechercher la machine, les déclarations administratives et légales, l’assurance, les frais judiciaires éventuels, etc.

A noter que ces coûts varient évidemment selon les secteurs d’activité, selon les services au sein de l’entreprise et surtout selon le ‘job’ des utilisateurs. Ainsi, les dirigeants (managers, directeurs) présentent les coûts les plus élevés: 61.000 dollars en moyenne, par PC disparu. C’est, évidemment, bien plus que pour les employés interimaires: 46.000 dollars, les exploitants techniques (41.500) ou les postes d’exécution (28.000).

La note la plus salée dans les services

Par ailleurs, ce sont les sociétés de service qui accusent la facture la plus salée: près de 113.000 dollars par PC). C’est largement plus que dans les secteurs de la finance (72.000 dollars), de la santé (68.000), de l’industrie pharmaceutique (50.000) et de l’éducation (37.000).

Les industries de la fabrication (manufacturing) et des produits de consommation courante sont moins impactées: environ 2.200 dollars. Soit à peu près autant que le coût net de la machine et de ses logiciels.

Le temps est également un facteur d’aggravation des coûts. Les frais de recouvrement s’élèvent à moins de 9.000 dollars si la perte est déclarée à l’entreprise dans la journée contre plus de 115.000 dollars au bout d’une semaine.

Paradoxalement, une sauvegarde antérieure à la disparition du PC alourdit également la situation. Selon Ponemon, les frais de traitement liés à un PC sans backup se montent à 39.000 dollars contre près de 70.000 avec une machine non sauvegardée. « Une des raisons possibles est que la restauration des données, depuis la sauvegarde, permet de relever avec plus d’objectivité le coût de la perte de données sensibles ou confidentielles », explique l’étude.

Pas de solutions miracles

Il existe peu de solutions radicales pour limiter les pertes financières dues à de tels sinistres – conclut l’étude. Les technologies de chiffrement en sont une, mais ne suffisent pas. Un PC disparu avec des données en clair coûte en moyenne plus de 56.000 dollars à l’entreprise (ou à son assurance) contre un peu plus de 37.000 dans le cas d’une machine avec disque dur crypté. Soit une différence d’environ 20.000 dollars ( ou 35 % des frais d’un PC non crypté). Cette économie reste inférieure aux 39.000 dollars estimés que représente le piratage des données, piratage que les technologies de chiffrement sont censées protéger…