Chine : OS pré-installé contre piratage

Attaqué sur les pratiques de contrefaçon logicielle qui perdurent sur son territoire, la Chine riposte en renvoyant la balle chez les fabricants

Réponse du gouvernement chinois aux accusations du Congrès américain, pour limiter les dérives du piratage, les PC fabriqués en Chine devront être équipés d’un système d’exploitation.

A quelques jours de la visite du président chinois Hu Jintao à Washington, le gouvernement chinois a fait un geste pour répondre aux critiques sur le piratage et les contrefaçons (lire notre article). Dans une note diffusée aux journalistes, le ministère de l’Industrie de l’information, le Bureau d’Etat sur les droits d’auteur et le ministère du Commerce ont indiqué que « Des logiciels d’exploitation autorisés doivent être installés sur les ordinateurs fabriqués dans le pays avant qu’ils ne quittent l’usine. » La mesure de pré-installation d’un système d’exploitation concerne tout autant les fabricants que les distributeurs. Les fabricants étrangers devront répondre eux aussi et installer un OS sur les ordinateurs importés. Rappelons que selon la BSA (Business Software Alliance) 90 % des logiciels en Chine seraient piratés. Evidemment, les autorités chinoises ont indiqué que la mesure adoptée n’a « rien à voir avec la pression étrangère« . On les croit sans hésiter? Windows ou Linux ?

La décision des autorités chinoises de livrer des ordinateurs équipés d’un OS pré-installé va dans le sens d’une régulation du phénomène du piratage. Elle est aussi une ouverture pour les éditeurs, c’est-à-dire très directement Microsoft avec Windows et les distributions Linux. Deux tendances devraient émerger : les fabricants étrangers qui sont déjà contractuellement liés à Microsoft devraient livrer leurs PC sous Windows. Les plus gros fabricants chinois, on pense en particulier à Lenovo (ex IBM PC), devraient suivre. Le groupe TCL, plus connu pour ses téléviseurs, a déjà signé un accord avec Microsoft pour pré-installer Windows sur tous ses PC. Mais les autres fabricants, en particulier la myriade de petits assembleurs locaux et régionaux, pourraient bien choisir la voie de la gratuité de la licence Linux. Ce qui limitera probablement la portée de la mesure.