Christophe Lefort (Blackberry) : « Les indicateurs du Z10 sont au vert »

Christophe Lefort, directeur BlackBerry France et Europe de l'Ouest

Ventes du Z10, accueil auprès des entreprises, offre applicative… Petit point de parcours sur la stratégie Blackberry avec son directeur France avant l’annonce officielle des résultats.

Blackberry présentera ses résultats du quatrième trimestre fiscal, et annuel 2013, ce jeudi 28. Nous en avons profité pour faire un point avec Christophe Lefort, directeur France et Europe de l’ouest de Blackberry.

Anticipant l’annonce des résultats, le dirigeant français se montre confiant sur le démarrage du Z10, le premier smartphone sous Blackberry 10 du constructeur.

Plus d’un mois après le lancement commercial du Z10, quels sont les premiers retours des ventes du Z10 ?

Je ne peux évidemment pas fournir les résultats du premier trimestre qui seront officiellement communiqués dans quelques heures. Mais je peux vous dire que les ventes sont très encourageantes malgré le marché duopolistique. Nous rencontrons une forte demande des entreprises, les indicateurs sont au vert.

Sur le marché canadien, où le Z10 a été lancé en premier début février, 50% des ventes proviennent d’utilisateurs venus d’iOS et Android, avec une répartition équivalente entre ces deux environnements.

Au Royaume-Uni, qui a suivi le lancement canadien, la moitié des clients viennent aussi des plates-formes concurrentes, dont 35% pour iOS et 65% pour Android. Une répartition à peu près équivalente dans le reste de l’Europe.

Et en France ?

Le marché français fait partie des 6 ou 7 premiers pays dans le monde en termes d’appétence pour la solution Blackberry (BB). La présence de Bouygues Télécom, qui va équiper 25% de son personnel d’un Z10, et Orange le montre, notamment sur les aspects de sécurité.

En termes de business model, je tiens à rappeler que nous sommes aussi l’un des rares constructeurs, voire l’unique, à proposer un modèle de vente indirect auprès des opérateurs, ce qui leur permet de se démarquer entre eux et vis-à-vis des clients finaux, et leur offre un relais de croissance.

Du côté des entreprises, la moitié du CAC40 est en phase de test et certaines sont proches du déploiement. Les entreprises fonctionnent plus sur des délais de déploiement de 3 mois. C’est donc un peu tôt pour en parler. Par secteur d’activités, je peux vous citer un déploiement en cours auprès du Conseil général du Cantal qui s’apparente à une grosse PME.

Le Z10 a été lancé aux États-Unis la semaine dernière. Sur combien de marchés est-il commercialisé aujourd’hui ?

Le Z10 a été lancé chez AT&T la semaine dernière et Verizon le propose depuis aujourd’hui. Sprint suivra bientôt. Sur les 200 opérateurs qui le testent, une bonne soixantaine devrait le distribuer d’ici fin avril.

En matière de pays, cela évolue vite. Le Z10 sera lancé au Benelux la semaine prochaine et dans les Pays baltiques dans 15 jours. Il y avait une vingtaine de pays début mars, 34 aux dernières estimations officielles.

À l’occasion du Blackberry Experience Forum (BEF) la semaine dernière à Paris, l’accent a notamment été mis sur les aspects de sécurité avec la solution Balance qui permet de gérer les contenus privés et professionnels sur le terminal. Mais vous êtes aujourd’hui concurrencé par l’offre Knox de Samsung sur ce terrain…

Je suis ravi que Blackberry soit une source d’inspiration de l’industrie. Mais nous restons visionnaires en proposant Balance comme une fonctionnalité du Blackberry Enterprise Server 10 (BES10) et non comme une application.

L’offre intègre complètement la gestion des terminaux mobiles (MDM) et les containers Android et iOS désormais. Contrairement à d’autres offres auxquelles il faut coupler du MDM et du VPN.

En ouvrant le support d’Android et iOS dans BES10, ne craignez-vous pas d’accélérer l’adoption des terminaux concurrents ?

Quand on regarde le marché, on a su s’installer de manière pérenne sur la partie gestion de flotte. On reste solide sur les grosses PME et le CAC40 même si on connaît un recul ces dernières années sur l’entrée de gamme.

On ne peut de toute façon pas empêcher l’utilisateur dans ses choix. Et nous pensons que le BYOD (Bring Your Own Device) est toujours contrôlé par l’entreprise et non par l’utilisateur. Donc en proposant la capacité à gérer l’ensemble des terminaux du marché on répond aux besoins de nos clients.

De fait, on constate un double effet : que les entreprises continuent de s’appuyer sur notre savoir-faire pour contrôler le BYOD d’une part, et d’autre part, que cela nous permet de nous déployer dans certains comptes ce qui n’aurait pas été aussi aisé sans cette offre unique.

Après Android et iOS, allez-vous supporter Windows Phone ?

On a certes connu une remise en cause en 2012, mais, sans dénigrer Windows Mobile, on fait face à la réalité du marché. Et l’on ne constate pas aujourd’hui de besoins en ce sens. On s’ouvrira à Windows Mobile si l’évolution du marché le justifie.

En mars, Blackberry a annoncé avoir franchi la barre des 100.000 applications disponibles. Mais combien sont natives ?

Je n’ai pas de chiffre précis à communiquer, mais, au-delà du nombre, nous mettons surtout l’accent sur nos actions pour fournir des applications locales.

Aujourd’hui, nous proposons 90% des applications les plus utilisées en France. Et 1000 applications par jour sont créées depuis le 30 janvier dernier, soit 30.000 depuis le lancement du Z10.

Nous sommes la plate-forme la plus ouverte avec 7 SDK disponibles (C++, AIR, HTML5…). Rien qu’en France, 3 personnes sont dédiées à 100% au développement applicatif local.

Le Q10, modèle à clavier physique est annoncé pour avant l’été. Confirmez-vous par ailleurs le lancement de futurs modèles déclinant la gamme en 2013 ?

Avec le Z10 et le Q10 nous couvrons effectivement le haut de gamme et nous serons amenés à couvrir les autres segments de marché. Entre maintenant et le premier semestre 2014 plusieurs modèles viendront enrichir la gamme.

Si le marché se positionne plutôt sur le haut et milieu gamme, la situation économique et la révision du modèle du subventionnement des terminaux pourraient faire revenir le mid-market au goût du jour.


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Le BlackBerry Z10 en images

Le BlackBerry Z10 en images

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Z10 dos
Le dos de l'appareil est revêtu d'une matière proche de la gomme propre à une bonne prise en main, même moite. Un bon point.