CITE DES SITES: De Proust à ‘Du côté de chez SAM…’

Pérégrination de sites en sites, en quête d’insoupçonnables trésors et autres aberrations illustrant la Toile…

Parcourant les verts pâturages d’Internet, j’étais à l’ombre des jeunes filles en fleur en quête de Proust et, à ma stupeur, j’obtins ceci: _ _

« 1Ëre partie « Autour de Mme SWANN « Ma mËre, quand il fut question d’avoir pour la premiËre fois M. De Norpois ý dÓner, ayant exprimÈ le regret que le professeur Cottard f?t en voyage et qu’elle-mÍme e?t entiËrement cessÈ de frÈquenter Swann (…) »_ _ Le site a priori respectable qui propose cette phrase très proustienne doit sans doute suggérer un décodage rimant avec péage! Bonjour, le codage des accents! Bref, je préférai aller plus loin et j’abordai julesferry.com/ où l’on me proposait illico les 343 pages en pdf de « Du côté de chez Swan », en bonne forme, cette fois: «Les lieux que nous avons connus n’appartiennent pas qu’au monde de l’espace où nous les situons pour plus de facilité. Ils n’étaient qu’une mince tranche au milieu d’impressions contiguës qui formaient notre vie d’alors; le souvenir d’une certaine image n’est que le regret d’un certain instant ; et les maisons, les routes, les avenues, sont fugitives, hélas, comme les années. » Et, certes, il n’ y a pas que Proust. Il y a, et ce n’est qu’un début, un échantillonnage d’oeuvres exemplaires où l’on peut déjà construire les fondements d’une bibliothèque idéale. Ils se placent sous l’égide de Jules Ferry qui, «à son époque, faisait tout ce qui était en son pouvoir pour rendre le savoir en français universel et gratuit. Nous adhérons totalement à la philosophie de Jules Ferry. Il était un ardent défenseur des libertés publiques dont le droit de s’informer librement (droit de réunion, liberté de la presse). Comme vous le savez il entama des réformes profondes au sein du système éducatif français en imposant la laïcité, la scolarité obligatoire et la gratuité de l’accés au savoir au niveau de l’enseignement primaire. Il est devenu un précurseur des droits de la femme quand il ouvrit les portes des écoles secondaires aux jeunes filles.» Le livre, papier, disparaîtra-t-il? Le site fait écho à des forums. L’un d’eux parlait de la disparition du livre papier : «C’est tout un problème d’ordre existentiel et effectivement les plus pessimistes des bibliophiles prédisent la disparition du papier au profit de l’écran du PC ou de ces nouveaux livres électroniques. « Mais n’allons pas trop vite en besogne. Je crois personnellement, précise un des intervenants, que le papier a encore de l’avenir « devant lui », comme on entend souvent dire. Et ceci est à mon avis valable aussi bien en ce qui concerne le journal que le livre. D’abord, parce que le papier est (encore) beaucoup plus pratique qu’un objet électronique, qu’il faut avoir pensé à recharger, qu’il faut « allumer », qui ne permet pas un survol aussi facile qu’avec un bouquin. Deuxième élément : il faut prendre en compte la dimension sensuelle du papier, quand on prend un livre en main. Et puis, le livre c’est aussi du savoir. C’est une fonction qui apparaît présente à l’esprit à la simple vue du livre. C’est pourquoi on entretient un lien avec le livre avant de le lire, parce qu’on imagine que ce bloc de papier imprimé va nous apprendre quelque chose. Un fois lu, le livre reste l’ami qui nous a apporté de la connaissance.(?) Pour transposer le problème dans un domaine différent, celui de l’oenologie, on pourrait dire que le fait de lire uniquement sur du livre électronique reviendrait pour un amateur de vin à disposer d’une machine qui lui restituerait artificiellement n’importe quel grand cru à la demande. Des vins qui seraient peut-être parfaits, mais qui n’auraient jamais le charme d’avoir mûri avec les années dans des flacons chargés d’histoire. La mort du livre papier n’est donc pas pour demain, pour les raisons que je viens de décrire. Mais il est évident qu’un jour le pas sera fait pour sortir de ce qu’on appelle la galaxie Gutenberg. Quand la dimension affective du papier aura disparu naturellement. Nous ne serons plus là, vous et moi. » Voilà qui est réconfortant ! Francophobie vue de Saint-Pierre et Miquelon miquelon.net/ est un des initiateurs de julesferry.com/ Les îles Saint-Pierre et Miquelon, terres françaises au large de Terre-Neuve, ont moins de 7000 habitants dont un député et un sénateur qui ont fort à faire à défendre la présence incongrue de notre pays dans ces terres glaciales. Et heureusement le site https://www.miquelon.org/francais.html initié par le même groupe, basé bien loin des îles, à Toronto, mégapole de l’Ontario qu’on croyait radicalement anglophone, émet un cri très français qui peut nous étonner car on n’évalue guère en France combien -provisoirement certes ? notre pays peut être actuellement vilipendé aux États-Unis : «Citoyen français, né aux îles Saint-Pierre et Miquelon, expatrié depuis 10 ans, j’ai constaté avec un certain étonnement la francophobie latente qui sévit aux États-Unis d’Amérique. Convaincu que la dernière vague est la conséquence d’une vaste manipulation médiatique dirigée par des proches et des intimes de l’administration américaine, j’ai tenté de répertorier par le biais de ce site les acteurs principaux. « On y trouvera donc plusieurs catégories d’acteurs, ce sont essentiellement: * Un président des États-Unis qui a donné le feu vert à cette campagne par des déclarations pour le moins surprenantes : « un phénomène intéressant a lieu en ce moment en Amérique au sujet des Français … une campagne contre les Français, qui n’est pas dirigée par quiconque, sauf le peuple » * Des politiciens proches de l’administration qui se sont permis des commentaires douteux au sujet de la France et des Français (Richard Perle, PaulWolfowitz). * Des membres importants du parti républicain et anciens candidats à la Maison blanche (Robert Dole) * Des membres du Congrès américain qui se sont donnés à coeur joie dans le France-Bashing (?) * Des acteurs fortunés de la droite américaine et étrangère (?) * Des journalistes et éditorialistes de la presse américaine (?) * Des comédiens et vedettes de la télévision cherchant la facilité se sont permis de suivre, dans la veine initiée par Howard Stern et Saturday Night Live (mpg). Les téléspectateurs ont eu droit à une flopée de blagues anti-françaises grâce à David Letterman, mais surtout Jay Leno et Dennis Miller. « Inutile de dire que dans la patrie du politiquement correct, beaucoup s’en sont donnés à coeur joie, et on est en droit de se demander si cette campagne n’était exutoire pour certains qui n’osent plus se défouler contre les minorités raciales et culturelles présentes aux USA. « Dernier élément plus qu’intéressant, nombre de sites web, parfois du plus mauvais goût, sont nés en l’espace de quelques semaines. Or souvent les auteurs de ces sites qui accusent les Français de lâcheté se sont violemment opposés à la révélation de leurs données personnelles. Faire preuve de courage est facile quand on se planque…» Marc Saint-Aubin du Cormier Et cet homme indigné écrit de Toronto, à un jet de pierre des States ! Jusqu’à la caricature… Caricature anti-française : « Le Français: lâche mais pourtant plein de certitudes, arrogant pourtant à l’haleine fétide. Anti-Israélien, anti-Américain et, naturellement, comme toujours, détestant le Juif. Avec tout ce qui se passe dans le monde, n’est-il pas temps pour nous de détester à nouveau les Français? » – Saturday Night Live, émission phare de NBC, filiale de General Electric, multinationale de l’armement. Et le site miquelonnais de Toronto appuie sa démonstration avec des dossiers de Libération, du Nouvel Observateur, etc. et de France-Amérique (https://www.france-amerique.com/) où Stanley Hoffmann, franco-américain né à Vienne en 1928, un des plus grands spécialistes aux Etats-Unis de la France et des relations franco-américaines, est tout de même moins pessimiste : «Existe-t-il un sentiment anti-français aux États-Unis comme le laissent croire ces six derniers mois ? « Je pense qu’il n’y a pas vraiment de francophobie dans l’Amérique profonde, mais plutôt dans la classe intellectuelle et politique, et chez les journalistes américains, très politisés et nationalistes. « Les Américains, eux, sont très contents lorsqu’ils reviennent de leurs voyages en France. Il n’y a qu’à voir le courrier des lecteurs de la rubrique « tourisme » du New York Times ; ils sont très élogieux et admiratifs des trains francais, de la nourriture, et trouvent dans l’ensemble qu’ils ont été très bien reçus. « Le sentiment anti-français vient plutôt des médias, de ceux qui se considèrent comme les porte-parole ou les interprètes du pouvoir, ce qui arrive assez souvent. S’ils peuvent être critiques à l’égard des autorités américaines, ils prennent la mouche dès qu’un pays étranger se permet de ne pas être d’accord, en particulier s’ils écrivent pour des organes de presse new-yorkais ou washingtoniens. « Les officiels, de leur côté, qui sont parfois d’une ignorance assez profonde sur la France, sont toujours choqués lorsque quelqu’un se permet de douter de la sagesse américaine et de la capacité des États-Unis à activer le monde. ça ne fait finalement pas une masse de gens, mais ils sont bruyants. »