Cloner les cartes d’identité électroniques serait un jeu d’enfant

C’est Frank Abagnale, le vrai, celui rendu célèbre par le film du réalisateur Steven Spielberg : « Arrête-moi si tu peux  » qui le dit?

Expert de la fraude et de la fuite, Frank Abagnale vient de livrer un point de vue pour le moins embarrassant: il ne plaira guère aux états qui ont décidé d’adopter les papiers d’identité électroniques.

Ces derniers déjà critiqués par les archanges des libertés individuelles, viennent donc de se prendre un second camouflet. Le personnage mythifié sur 32 mm a lancé un appel sur la BBC : « Hacker les nouvelles cartes sera simple et rapide. Je donne six mois avant que quelqu’un ne réussisse à les reproduire à la perfection. » Frank Abagnale est aujourd’hui du bon côté de la force… Il est consultant, spécialiste du vol d’identité. Il a déclaré à la télévision britannique : « Tout ce dont vous avez besoin pour réaliser un clone parfait se trouve dans un seul et même endroit? » Bien qu’il ne donne pas plus de détails sur la méthode à utiliser pour performer cet exploit de hacker, Abagnale tient des propos qui peuvent inquiéter. Volontairement provocateur? Du côté du gouvernement britannique, on continue, avec un flegme typiquement « cockney « , de donner des détails parfois croustillants sur le niveau de sécurité de ces futurs documents. Prenons par exemple les déclarations d’un membre du ministère de l’Intérieur, Joan Ryan : « Les cartes d’identité disposeront d’un circuit intégré sans contact capable d’être lu à une distance de 2 cm du lecteur. » Et, elle ne s’arrête pas là : « Le chip ne peut-être débloqué que lorsqu’il est placé sous une machine particulière (MRZ: Machine Readable Zone) qui procède à un scan. Une tentative de lecture de ce chip sans utiliser les informations contenues dans le MRZ entraîne la destruction des données. » À donner des précisions trop détaillées sur les technologies utilisées dans ces cartes, le risque est grand d’assister à un piratage express du système. Alors, le mot d’ordre devrait être « motus et bouche cousue « .