Cloud Andromède : Dassault Systèmes revient avec un projet concurrent

Bernard Charlès, le DG de Dassault Systèmes, se repositionne sur le projet Andromède de cloud à la française avec un nouveau consortium concurrent de celui qu’il a quitté.

C’était le 22 décembre dernier. Dassault Systèmes se retirait du consortium qui l’unissait à Orange et Thalès, unique compétiteur dans le projet Andromède de cloud computing porté par l’État (lire notre précédent article).

Le premier éditeur français revient sur le devant de la scène du projet Andromède avec un nouveau consortium, dont il n’a pas souhaité révéler les membres. L’État français, qui participe au projet à hauteur de 135 millions d’euros (via le Grand Emprunt) soit un tiers du capital d’Andromède, va donc se retrouver dans l’obligation de faire un choix.

La compétition sur la compétitivité

Rappelons que Dassault Systèmes avait claqué la porte du premier consortium – après deux ans et demi de travail – suite à un conflit avec Orange, le premier reprochant au second ses coûts d’hébergement, jugés trop élevés et alourdissant la structure de coût du projet, et une clause de non-concurrence considérée comme trop contraignante par l’éditeur et avantageant le géant des télécoms.

Avec ce nouveau consortium, Bernard Charlès, le DG de Dassault Systèmes (notre photo), interviewé par BFM TV, a mis en avant la rentabilité du projet qu’il annonce plus compétitif. Il a ainsi évoqué une « structure compétitive, avec des entreprises réputées et dynamiques, qui ont une vraie ambition et peuvent agir vite ». « On a une responsabilité, quand on démarre un tel projet, qui est de s’assurer qu’il va être rentable et compétitif quand on a des concurrents mondiaux », a-t-il également déclaré à l’AFP.

La parole à l’État

L’État va devoir trancher. « Si Dassault Systèmes souhaite déposer un nouveau projet de cloud computing en vue d’un soutien des investissements d’avenir, alors on examinera ce projet dès lors qu’il sera déposé », a indiqué le ministère de l’Industrie, interrogé par l’AFP.

On l’imagine, un unique consortium, porté en particulier par l’opérateur historique Orange (France Télécom), et avec Atos – dirigé par Thierry Breton, un proche du pouvoir régulièrement impliqué chez ces acteurs – candidat à la succession de Dassault Systèmes, aurait certainement bien arrangé le gouvernement en cette période politiquement délicate. L’arrivée d’un concurrent porteur de valeurs économiques risque fort de troubler le petit monde du cloud tricolore qui n’en finit plus de tourner en rond autour du projet Andromède.

Crédit photo : Dassault Systèmes