Cloud : Numergy ajoute la corde OpenStack à son arc

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Après de premières offres reposant sur l’infrastructure VMware de son actionnaire SFR, Numergy met sur le marché des services bâtis sur le framework Open Source OpenStack. Un virage technologique majeur pour le Cloud souverain.

Debus-Pesquet Numergy
Patrick Debus-Pesquet, directeur technique de Numergy

Après avoir lancé ses premières offres sur l’infrastructure VMware développée par un de ses actionnaires – SFR -, le Cloud souverain Numergy dévoile aujourd’hui sa propre plate-forme technique, reposant sur le framework Open Source OpenStack. « 80 % des objets virtualisés dans les entreprises tournent sur la technologie VMware », note Patrick Debus-Pesquet, le directeur technique de Numergy (en photo), pour justifier la pertinence de cette première plate-forme. Avant d’ajouter : « Mais la plupart d’entre eux échouent à aller vers le Cloud. »

Depuis de nombreux mois déjà, le Cloud souverain financé par la Caisse des dépôts, Bull et SFR avait d’ailleurs annoncé sa volonté de construite une seconde plate-forme, basée sur OpenStack. « Tout d’abord parce que l’hyperviseur ESX de VMware est cher, ensuite parce que nous ne voulions pas dépendre du plan de développement produits d’un éditeur. Je préfère gérer le risque des votes à mains levées d’une fondation Open Source », raconte, rigolard, le directeur technique. En quelque 18 mois, l’équipe de Numergy a développé sa propre plate-forme, basée sur la version Icehouse du framework, et s’est impliqué au sein de la fondation OpenStack (la société ne figure toutefois pas dans les principaux contributeurs de la dernière version du framework, parmi lesquels on retrouve Red Hat, IBM, HP, Rackspace et Mirantis). « Cette plate-forme, dont nous contrôlons le code, a vocation à être multi-hyperviseurs, même si elle ne supporte pas encore ESX faute de maturité suffisante. » Selon Patrick Debus-Pesquet, la plate-forme permet de monter un environnement complet en moins de 4 minutes.

Datacenter virtuel sous OpenStack

Pour proposer aux entreprises le choix de leurs hyperviseurs, Numergy a développé une surcouche, baptisée Gravity, permettant d’aller provisionner des ressources sur l’une ou l’autre de ses plates-formes. Donnant ainsi accès à KVM (sous OpenStack) et à ESX. Microsoft Hyper-V devrait suivre, mais son intégration est pour l’heure bloquée pour des questions de licences. Gravity ne sera pas reversé à la communauté OpenStack, a confirmé à Silicon.fr Patrick Debus-Pesquet, contrairement à d’autres développements réalisés par Numergy autour du framework.

En bêta depuis avril, la plate-forme a été testée par 5 partenaires du Cloud souverain : LinkByNet, Capgemini, Bull, SFR et Netwoof. Elle débouche aujourd’hui sur deux nouveaux services s’ajoutant au catalogue de Numergy : une offre KVM et une offre de datacenter virtuel sous OpenStack.  En octobre, Numergy devrait y ajouter une offre dédiée à la santé (la société vient d’être agréée hébergeur de données de santé) et une seconde offre de stockage de fichiers (sur le modèle Dropbox). « Des services Big Data, Paas et stockage objet sont en incubation », ajoute le directeur technique.

A terme, Numergy entend s’approprier 15 % du marché du Iaas public en France, un marché que Philippe Tavernier, président de Numergy, évalue à entre 250 et 350 millions d’euros. Et un marché qui progresserait de 30 % par an. La société affirme avoir réalisé 2 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013 et compte tripler ce total au cours de 2014.

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