Congrès Stockage: la norme SMI fait son chemin à Orlando

Orlando (Etats-Unis)-27 oct. : le soutien de la spécification SMI, préconisé par l’association SNIA, se confirme chez les professionnels, européens compris

La version européenne de SNW est en route. L’ensemble des constructeurs et éditeurs apportent leur soutien à la spécification SMI développée la SNIA. Pour rappel, cete spécification doit permettre de rendre intéropérable l’ensemble des matériels et logiciels d’administration du stockage. Le congrès qui se tient actuellement à Orlando s’inscrit dans cette perspective. Et les annonces autour de SMI pleuvent. Wayne Adams, directeur technique d’EMC, participe activement à l’élaboration de la spécification auprès de la SNIA: il nous a fait remarquer que le laboratoire d’interopérabilité proposé ici va surtout porter sur le ‘modus operandi’ d’un SAN hautement hétérogène, doté de fonctionnalités de virtualisation permettant d’agréger les solutions proposées par les différents constructeurs en une seule et même entité pilotable par un administrateur. Dans le laboratoire, ce sont pas moins de 30 progiciels provenant d’une vingtaine d’acteurs du marché qui ont été réunis afin de démontrer le haut niveau d’interopérabilité des clients (applications) SMI-S. On y trouve aussi des « switchs », des matrices RAID et des filers NAS qui, sur le plan SMI-S, sont considérés comme des providers. Dans cet environnement, les clients collectent les données des providers et pilotent des applications de gestion du stockage via une interface standard, la spécification SMI. Tout ceci prouve qu’il est enfin possible de dialoguer dans un environnement stockage fortement hétérogène, le tout s’inscrivant dans cette course contre la montre visant à faire ratifier SMI-S au cours du second trimestre 2004.

i-SCSI : si, si… Autre thème largement abordé par le congrès et l’espace démonstration : iSCSI. On y découvre plusieurs matrices RAID disposant de HBAs i-SCSI natif, la plupart des solutions mixant d’ailleurs les interface i-SCSI et Fibre Channel. Par ailleurs, outre des solutions de sauvegarde IP pour les bases de données et la messagerie électronique, i-SCSI débarque aussi de façon massive sur le SAN. ILM : hiérarchisez, hiérarchisez… Patrick J. Martin, p-dg de StorageTek, souligne: « La plupart des entreprises conservent de véritables « musées » de périphériques de stockage pour pouvoir éventuellement avoir accès à des données vieilles de plusieurs dizaines d’années, alors qu’il est extrêmement rare qu’un pareil cas se produise ». D’où une situation souvent ingérable lorsqu’il s’agit de retrouver les logiciels capables de lire ces anciens supports et données. Or, c’est justement ce dont il s’agit lorsque l’on veut vraiment apporter une solution unificatrice à l’administration des données sauvegardées (et archivées). Il faut donc pouvoir être à même de placer la bonne information sur le bon support et ce automatiquement si l’on veut réellement réaliser des économies d’échelle. Tout tourne donc autour d’une stratégie calquée sur le cycle de vie des données. N’oublions jamais toutefois que la plupart des données ont un fort taux de stockage pour un faible taux d’accès (ceci étant principalement dû aux dispositions légales en matière d’archivage des données. D’où la nécessité de définir une politique données qui soit inspirée de l’importance que l’on accorde à celles-ci. Ceci ne peut se faire qu’en intégrant comme facteur complémentaire le coût de possession globale de chaque donnée en fonction du sous-système de stockage sur lequel elle demeurera (ou migrera), l’idéal étant de définir un état dynamique de la donnée qui, en fonction du temps, donnera un découpage tarifaire précis. Echoview : l’ILM selon StorageTek La solution retenue par StorageTek s’appelle EchoView. Celle-ci a pour objectif d’assurer une protection des données en continu. En conséquence, la probabilité de la moindre perte de données est extrêmement faible. Réduisant considérablement la taille des fenêtres de backup, cette approche prônant une très forte automatisation a aussi pour avantage de diminuer les interventions de l’administrateur au niveau du backup des bases de données. Qui plus est, cette approche a adopté une démarche particulièrement non intrusive sur un plan tant matériel que logiciel. Par ailleurs, comme la sauvegarde s’effectue à la volée et en permanence, il n’y a plus besoin d’une fenêtre de backup. Sur le plan du management d’une telle solution, il est toutefois nécessaire de développer avec les fabricants et les éditeurs une stratégie qui permette une administration homogène des matériels et logiciels. D’où la nécessité de valoriser très précisément les applications utilisées dans le data center, idem des systèmes d’entrées-sorties nécessaires aux migrations de données. Ceci ne résoudra pas pour autant le problème, mais cela facilitera bien des choses, notamment pour rester dans une ligne budgétaire raisonnable. ( À suivre ) En marge d’Orlando: Hitachi, mieux vaut tard

À peine apprend-t-on le rachat de Documentum par EMC qu’Hitachi Data Systems réagit, le jour du lancement de SNW-USA avec un train d’annonces articulées autour de la gestion du cycle de vie de l’information (ILM). Ce faisant, HDS en profite pour négocier un virage à 180° et passer, selon les propres termes de Shinjiro Iwata, CEO d’Hitachi Data Systems  »

d’une société de techniciens orientée technique à une entreprise orientée partenaires« . Et l’on assiste ainsi à ce remarquable tour de passe-passe qui consiste à transformer un fabricant de matériel en un éditeur de solutions dans lesquelles le soft et les services pèseraient bientôt pour les quatre cinquièmes du prix. Chapeau bas. Ce serait toutefois une vraie réponse du berger à la bergère si cela se traduisait par (au moins) une acquisition et non pas par quelques accords de partenariat, aussi intéressants soient-ils. Bref, ce sont deux « lapins » qui sortent pour l’heure du chapeau : Ixos et AppIQ. Il n’empêche qu’il vaut mieux un peu que pas du tout, surtout quand on prend ce tournant avec près de six mois de retard. En effet, tout a commencé avec Legato et StorageTek annonçant leur forte implication dans le cycle de vie de l’information, tandis que Big Blue jouait aussi sur l’évolution et le mûrissement des données pour orchestrer une offre plus proche des besoins des clients (prenez un zest de virtualisation, rajouter deux doigts de Tivoli, battez avec un disque Shark rebaptisé ESS, secouez en incorporant de l’ILM et des services? et vous obtiendrez du stockage à la demande). Cela s’est poursuivi par les innombrables offres Disk-to-Disk-to-Tape qui décomposent désormais le stockage en stockage primaire (sur disque) puis en stockage secondaire (sur bande), pour enfin intégrer un archivage soit sur support optique soit sur également sur bande. Ce peloton de tête a été vite rejoint par Veritas, lequel a « poussé le bouchon » un peu plus loin en proposant de faire du stockage un processus comparable à la fourniture d’électricité, etc, etc. Aussi n’est-il pas étonnant qu’Hitachi débarque là encore avec une offre dûment circonstanciée, offre qui repose sur deux partenariats intéressants. Intéressants déjà par leur effet d’annonce. C’est le cas plus particulièrement en ce qui concerne le premier partenariat (produits et développement) conclu dans l’orbite CIM-SMI avec AppIQ. Cette start-up connaît en effet un parcours exemplaire. Totalement inconnue il y a un peu moins de deux ans, elle a su nouer de nombreux partenariats avec la plupart des acteurs du marché (Brocade, EMC, LSI Logic Storage Systems, Network Appliance, Oracle, Sun Microsystems, Inc. et VERITAS, et HDS, bien sûr.) et apparaît comme une étoile montante du monde du stockage. AppIQ fournit des solutions fondées sur des standards, solutions qui simplifient l’administration d’environnements de stockage complexes. Administrer l’infrastructure comme un système, intégrer des applications et implanter des standards ouverts de l’industrie sont autant d’éléments qui concurrent à réduire la complexité, le leitmotiv désormais d’Hitachi Data Systems et de ses partenaires. Le partenariat avec Ixos, quant à lui, porte sur la fourniture d’outils d’archivage tant sur le plan légal (Message Archive for Compliance : une suite logicielle destinée à l’archivage des e-mails et des messages instantanés en conformité avec les dispositions juridiques et légales) que sur le plan messagerie pure (Message Archive for E-mail : un produit permettant de disposer d’une boîte aux lettres de taille illimitée). Ixos, non plus, n’est pas un outsider dans le monde de l’archivage. En somme, un joli rattrapage pour HDS?