SAP Crystal Report, Visual Studio, MS Project : le palmarès des logiciels les plus inutiles

28 % des logiciels déployés sur les PC des utilisateurs ne sont pas utilisés. Entraînant autant de dépenses en pure perte pour les entreprises. Pour les DSI, mieux appréhender cette situation permet aussi de disposer d’arguments pour contrer les audits des éditeurs.

Afin de relancer une croissance qui tend à se tasser, les grands éditeurs n’hésitent plus depuis quelques années à dégainer l’arme de l’audit. Objectif : mettre en évidence chez leurs clients d’éventuels décalages entre les droits de licences acquis et les logiciels réellement déployés, pour réclamer de plantureux redressements. Selon une récente étude du cabinet britannique 1E, les entreprises de plus de 500 personnes subissent aujourd’hui en moyenne 4 audits par an, contre 3 en 2012.

Basée sur les réponses de 300 décideurs IT en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, ainsi que sur l’analyse de 1,8 million de PC dans 74 entreprises, l’étude du cabinet met aussi en évidence un autre phénomène : le shelfware, autrement dit les logiciels achetés par les entreprises, mais qui restent inutilisés. Autrement dit, là encore un décalage entre les droits de licences acquis et les besoins réels, mais cette fois au bénéfice des entreprises ! Selon 1E, pas moins de 28 % des logiciels déployés sur le gigantesque parc qu’a analysé le cabinet d’études ne sont pas employés (aucune utilisation au cours des 90 derniers jours) et 6 % supplémentaires le sont rarement (pas d’usage au cours des 30 derniers jours). De façon amusante, cette proportion est proche de celle du taux de logiciels piratés dans un pays comme la France (36 % selon la dernière étude du BSA, un lobby de l’édition logicielle).

Visibilité sur le parc, pas sur les usages

Pour le cabinet d’études 1E, ces applications inutiles coûtent en moyenne 266 dollars par PC en Grande-Bretagne et 224 dollars aux Etats-Unis. Sans surprise, ce gaspi provient avant tout de logiciels largement déployés sur les postes de travail, mais ne présentant pas un intérêt immédiat pour une grande majorité d’utilisateurs : SAP Crystal Reports (inutilisé par plus d’un utilisateur sur 2 !), des applications Microsoft (Visual Studio, Project ou encore Visio) ou encore Autocad.

logiciels 1EÉtonnamment, alors que le constat de 1E est sans appel, la majorité des entreprises s’estime bien armée pour maîtriser son parc. Deux-tiers d’entre elles expliquent qu’elles ont une parfaite visibilité sur les logiciels installés au sein de l’organisation. Mais le cabinet britannique remarque que seulement une entreprise sur trois a mis en place une politique d’optimisation de ses licences logicielles. De même, si 58 % des organisations affirment utiliser un outil permettant de mettre en évidence les applications inutilisées, seules 31 % d’entre elles mesurent l’usage réel de chaque logiciel – voire de certaines fonctions à l’intérieur des applications – sur les postes de leurs utilisateurs.

Notons enfin que seules 39 % des entreprises suivent les usages des logiciels dans le Cloud. Et ces dernières sont en grande majorité américaines. En Grande-Bretagne, ce taux tombe à… 8 % !

A lire aussi :

Logiciels d’occasion : l’arme des DSI pour contrebalancer les audits des éditeurs
Prix, licensing, audits : Oracle l’éditeur le moins aimé des DSI
SAP dépoussière son complexe modèle de licensing

Crédit photo : McIek / Shutterstock