Cybersécurité : Wallix entre en bourse… Pour quoi faire ?

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Profitant de l’attrait actuel pour la cybersécurité, l’éditeur français Wallix s’apprête à être coté sur Alternext. L’argent frais servira à étendre l’offre de la société vers les soplutions de gestion des mots de passe.

La semaine dernière, l’éditeur français de solutions de cybersécurité Wallix annonçait son intention d’entrer en bourse, sur Alternext Paris. Une démarche un peu à rebrousse-poil, les éditeurs de logiciels ayant plutôt tendance à se retirer du marché qu’à s’y précipiter.

L’éditeur spécialiste de gestion des accès et de gestion des comptes à privilèges (comme ceux des sysadmin) espère ainsi lever 7,5 millions d’euros, sur la base d’un prix égal au point médian de la fourchette indicative de prix de l’offre (soit 10 euros). Voire 10 millions en cas de surallocation. 23% du capital de la société sera négocié au flottant au bout de ce processus. La cotation de l’action Wallix devant démarrer le 16 juin.

Cet apport financier servira à renforcer les équipes commerciales, marketing et support, tout en poursuivant l’effort produits et R&D. Lors d’une conférence de presse organisée jeudi 28 mai, les co-fondateurs – Jean-Noël de Galzain et Amaury Rosset – ont d’ailleurs précisé leur stratégie pour devenir « un champion européen » de la sécurité IT.

Le modèle de CyberArk

Assis sur le segment Privileged Session Management (PSM, solutions de traçabilité des comptes à privilèges), l’éditeur compte étendre ses activités vers la dimension Privileged Account Management (PAM, coffres forts à mot de passe).

Cette évolution de positionnement permettrait à Wallix de monter en gamme pour concurrencer le modèle de CyberArk Software, qui a levé 85,8 millions de dollars avec son IPO au Nasdaq en septembre 2014 et dont la valorisation dépasse désormais les 2 milliards de dollars. Le marché PAM est évalué par Wallix à un milliard de dollars à l’horizon 2018.

Comment parvenir à cet objectif ? Si Wallix communique beaucoup sur ses ambitions de croissance organique, ses dirigeants n’excluent pas de procéder à des rachats de sociétés (en piochant dans le vivier Hexatrust, club regroupant des PME françaises en cybersécurité ?) pour accélérer leur développement.

Outre le développement de sa solution phare de gestion d’accès et de traçabilité des actions sur les comptes à privilèges (Wallix AdminBastion ou WAB), l’éditeur français compte déjà sur ses propres forces pour étoffer son catalogue produits d’ici 2016 avec un portail destiné aux hébergeurs de Cloud et infogéreurs (livraison prévue au 3ème trimestre 2015) pour viser les petites entreprises et un système de gestion des mots de passe (escompté courant 2016) pour ses clients grands comptes.

A l’équilibre… peut être en 2017

Qu’il en passe par des acquisitions ou qu’il mise exclusivement sur la croissance organique, Wallix devrait significativement grossir. La société compte faire croître ses effectifs de 34 personnes en 2014 à 130 personnes d’ici 2018, détaillent nos confrères de ITespresso.

En 2014, la société affiche des résultats à renforcer : le chiffre d’affaires s’élève à 3,9 millions d’euros (contre 2 millions en 2012), dont un tiers est réalisé à l’international. L’éditeur redresse progressivement la barre : il affiche une perte opérationnelle de 322 000 euros (- 1,2 million d’euros il y a trois ans) et une perte nette de 321 000 euros (contre plus d’un million en 2012). Le déficit devrait néanmoins se creuser en 2016 mais un retour à l’équilibre à l’échéance 2017 est plausible.

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