Dassault Systèmes quitte Andromède

Le « cloud à la française » se fera sans Dassault Systèmes. Son PDG vient de claquer la porte au projet Andromède soutenu par le gouvernement et que devrait récupérer Orange-Thalès. Et laisse SFR le bec dans l’eau.

Pour Dassault Systèmes, Andromène, c’est fini. Après deux ans de travail, son patron, Bernard Charlès, vient de claquer la porte du projet qui vise à contrer l’hégémonie des acteurs américains du cloud (Amazon, Google et autre Microsoft) à travers un consortium composé d’Orange, Dassault Systèmes et Thalès. Le dirigeant a écrit à René Ricol, commissaire général à l’investissement, pour annoncer son retrait définitif du projet, rapporte LaTribune.fr.

Outre l’idée d’un « cloud à la française », le retrait de Dassault Systèmes fait une première victime : SFR. Les deux entreprises avaient monté un projet parallèle pour cause de désaccord avec Orange. Les deux entreprises espéraient bénéficier ainsi du soutien financier des Investissements d’avenir (Grand emprunt) pour la construction d’une infrastructure permettant la mise en oeuvre de services cloud sécurisés, notamment d’un point de vue juridique en conservant les données immatérielles sur le sol français.

Des exigences non reconnues

Mais les exigences de Dassault Systèmes n’ont visiblement pas été retenues par le Commissariat général à l’investissement (CGI). Bernard Charlès ne souhaitait pas avoir à investir 75 millions d’euros dans une structure où l’Etat est actionnaire d’un des partenaires, Orange en l’occurrence. De fait, le dirigeant souhaitait, à travers le projet Andromède dont Dassault était à l’origine, assurer une concentration stratégique, une compétitivité structurelle, et offrir une plateforme ouverte à des partenaires, avec des capacités d’alliances européennes. Exigences non satisfaites par le gouvernement, selon l’intéressé.

Résultat, René Ricol devrait recommander l’offre Orange-Thalès, au Premier ministre François Fillon qui doit arbitrer, pour mettre en oeuvre le projet Andromède. L’alliance Orange-Thalès pourrait cependant ne pas être le seul candidat au dossier. Toujours selon LaTribune.fr, SFR maintiendrait sa candidature. Mais il lui faut trouver un nouveau partenaire. Et repasser devant le Comité d’investissement pour obtenir l’éventuel financement. Si le désistement de Dassault Systèmes clarifie la situation, il n’est néanmoins pas forcément de bon augure pour ce projet de cloud français.

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