Datacenter : DATA4 inaugure son campus numérique

Data4 profite de ses 10 ans pour basculer son campus de Paris-Saclay de l’ère industrielle à l’ère numérique.

Data4 Group avait invité partenaires et clients à venir fêter ses 10 ans d’existence, hier jeudi 22 juin, sur son site de Paris-Marcoussis. Un campus de 110 hectares racheté en 2006 à Alcatel (sans Lucent à l’époque) et partagé entre ses huit datacenters (un neuvième est en construction), des bureaux de sociétés tierces (CNRS, Nokia…), un espace commun (restauration, loundge) et un centre sportif. « On réfléchit à un hôtel », évoque Olivier Micheli dans l’idée de pouvoir héberger les visiteurs dans cette zone quelque peu éloignée des infrastructures citadines.

Olivier Micheli, CEO, de Data4
Olivier Micheli, CEO, de Data4

Car le directeur général de Data4 profite de cet anniversaire pour « inaugurer le campus numérique hérité du campus industriel ». Si le métier de Data4 reste de « financer, construire, opérer des datacenters pour les clients qui externalisent leurs données », la volonté du dirigeant est aujourd’hui d’élargir les services. « Nous opérons des datacenter neutres mais avec un écosystème de services, précise Olivier Micheli. Le datacenter devient le carrefour du numérique et interagit avec l’écosystème. Le client peut construire son Cloud privé chez nous et s’étendre vers toutes les plate-forme de Cloud qu’il utilise. »

20 datacenter d’ici 5 ans

La connectivité et l’interconnexion vers les Azure, Office 365, Salesforce et autre AWS assurée à travers le service DigitalHub du datacenter français ne sont pas les seuls services disponibles. Data4 propose également des solutions de financement et réfléchit à une offre de stockage à la demande avec NetApp. L’idée restant « d’enrichir la proposition de valeur pour rendre l’offre datacenter plus attractive », résume le directeur général. L’entreprise s’en donne les moyens. Début mai, le groupe annonçait une nouvelle ligne de financement de 250 millions d’euros apportés par BNP Paribas et Natixis.

L’essentiel (120 millions d’euros) sera investi dans la construction de 4 datacenters en France et 2 autres en Italie (Data4 est présent à Milan depuis 2013 ainsi qu’au Luxembourg) au cours des 5 prochaines années. Ce qui portera à 20 le nombre de centres de calcul au total (14 aujourd’hui). « On est capable de construire un datacenter tous le 8 mois », assure Olivier Micheli. Qui entend par ailleurs se distinguer de la concurrence en mettant en avant son campus et ses nombreux hectares encore disponibles qui laisse de la marge de développement. « On peut encore construire 11 datacenters en France et notre capacité en Italie est de 10 centres. Nous avons le terrain de jeu et la puissance que cherchent les grands acteurs du Cloud. » Des configurations propres à séduire Amazon et Microsoft, notamment, qui ont annoncé leur arrivée pour septembre sur le territoire français et « cherchent beaucoup de profondeur et de puissance ». Mais le dirigeant ne confirmera, ni n’infirmera rien, sur ce sujet.

Le datacenter de 3e génération

Data4 va donc poursuivre le développement du campus avec l’ambition de réduire son empreinte environnementale de consommation d’énergie pour refroidir les équipements. L’idée étant de s’approcher d’un PUE (Power Usage Effectiveness) de 1 (où l’énergie injectée correspond aux seuls besoins des calculs informatiques). « On arrive à un PUE de 1,25 », déclare Olivier Micheli. Le DC5, le prochain centre de 3,6 MW (soit 1,8 KW au m2) dont l’ouverture est attendue pour la rentrée, bénéficiera d’un nouveau design pour réduire cette empreinte. Il se caractérise par des refroidisseurs en terrasse sans eau qui injectent directement l’air extérieur sur les 1100 racks des salles informatiques (deux plateaux de 1000 m2 de plein pieds au lieu de deux niveaux jusqu’à présent). Le dirigeant ajoute que l’énergie sera 100% renouvelable d’ici la fin de l’année en France. C’est déjà le cas en Italie.

De manière anecdotique, il est quelque peu paradoxal que, bien involontairement, le groupe ait choisi l’une des journées les plus chaudes de l’année pour organiser son événement et évoquer le refroidissement des salles machines par l’air. « L’air cooling est inutile aujourd’hui, reconnaît Olivier Micheli, mais les datacenter tiennent ». Les clients sont rassurés.


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