Datacenters en France : croissance soutenue, mais interrogations sur l’énergie

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Selon une étude, le marché du datacenter en France restera très actif dans les trois prochaines années. Malgré des inquiétudes sur la capacité énergétique.

BroadGroup a rendu son analyse sur le marché français des datacenters. Résultat : si les inquiétudes sur les capacités énergétiques de l’hexagone, et en particulier dans la capitale, restent présentes, ce marché (le 3ème en Europe) va continuer à être dynamique dans les prochaines années. En effet, le cabinet d’analyses prévoit une croissance de 20% en m² d’ici 2020. Les dernières annonces vont dans ce sens. AWS prévoit d’ouvrir des datacenters en France, tout comme son concurrent Microsoft. Salesforce avait déjà sauté le pas en confiant sa présence à Interxion.

Un datacenter boom en régions

L’activité au cours de trois prochaines années devrait bénéficier aux régions hors Paris et sa périphérie. Face à une pénurie en termes de capacité électrique, les investissements dans les datacenters vont profiter à des villes comme Marseille, Lyon et Strasbourg. Dans les faits, Interxion accélère son développement dans la cité Phocéenne avec la création de deux datacenters supplémentaires. Dans nos colonnes, Fabrice Coquio, président d’Interxion France a indiqué, « Marseille n’est pas une implantation régionale, mais la nouvelle ville monde d’interconnexion de continent à continent, de l’Europe à l’Afrique et au Moyen-Orient. » Et de vanter les mérites de la ville et ses différents câbles sous-marins qui ouvrent les portes à plusieurs territoires, Afrique, Asie, etc.

Lyon est aussi une terre dynamique pour le marché des datacenters. SFR dispose d’un important centre à Vénissieux sur près de 7000 m². Et les investissements arrivent dans la capitale des gaules. DCfordata a annoncé la création d’un datacenter, baptisé Rock, dans le 8ème arrondissement de Lyon pour un budget de 20 millions d’euros et une surface de 3600 m². L’ouverture est attendue pour la mi-2018. On peut ajouter à ce projet celui d’Euclyde, développeur et exploitant de datacenters neutres de haute disponibilité en France et à l’international, avec 3000 m² en plein cœur de Lyon pour un investissement de 6 millions d’euros.

Paris actif, mais une énergie rationnée

Si cette activité régionale est amenée à monter en puissance, il ne faut tout de même pas oublier Paris et sa périphérie. Régis Castagné, directeur général d’Equinix France, soulignait dans un entretien que la capitale restait le centre des activités des datacenters. Plus globalement, pour lui « en France, on a la chance d’avoir une infrastructure télécom et une énergie de bonnes qualités et peu onéreuses [comparées à d’autres régions], que le pays ne met pas assez en avant ».

BroadGroup estime néanmoins que cette question sur l’énergie reste une interrogation pour les investisseurs dans les centres de calcul en particulier dans la région parisienne. Philip Low, président de BroadGroup, souligne que « avec une dépendance à l’égard de l’énergie nucléaire qui diminue au cours des deux dernières années, ainsi qu’une offre énergétique potentiellement captées par les futurs Jeux Olympiques, le besoin d’importer de l’énergie va être nécessaire à court terme ». Il estime que le recours aux sources d’énergies renouvelables pourrait combler ce déficit, mais pas avant 2023.

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