Deux chercheurs d'Alcatel-Lucent nobélisés

Anciens chercheurs des Bell Labs, Willard Boyle et George Smith ont été récompensés pour leurs travaux sur les capteurs optiques. Ils partagent leur prix avec Charles Kao qui a mis au point la transmission d’informations sur fibre optique.

L’Académie royale des Sciences de Suède vient d’attribuer son prix Nobel de physique aux américains Willard Boyle et George Smith ainsi que Charles Kao. Les deux premiers ont été récompensés pour leurs travaux sur le capteur d’image, ou CCD (Charge-Coupled Device), qui équipe aujourd’hui nombre d’appareils photos et caméscopes numériques.

C’est en 1969 que les deux ingénieurs, aujourd’hui retraités, cherchent à améliorer la « mémoire électronique » aux Bell Labs, les laboratoires de l’équipementier Lucent (aujourd’hui Alcatel-Lucent). L’idée de départ n’est pas atteinte mais elle donne naissance à un procédé électronique de capture de la lumière. Le premier capteur CCD est monté en 1970 et la première utilisation industrielle voit le jour en 1972 auprès de l’entreprise américaine Fairchild qui fabrique un capteur de 10 000 pixels.

Mais la première caméra « numérique » ne sera commercialisée qu’en 1981, le temps de pouvoir proposer une qualité acceptable bien qu’encore loin de rivaliser avec les films argentiques. Depuis, les CCD n’ont cessé de faire des progrès et les capteurs à 10 millions de pixels constitue quasiment l’entrée de gamme des appareils photos numériques d’aujourd’hui. C’est la septième fois qu’Alcatel-Lucent reçoit indirectement la distinction mondiale. Au total, treize chercheurs de Bell Labs ont été nobélisés.

Charles Kao pour sa part a été récompensé pour ses travaux sur la fibre optique réalisés en 1966. Alors que la transmission de la lumière sur une fibre de verre ne dépassait guère la vingtaine de mètres, Charles Kuen Kao et son jeune collègue George Hockham vont démontrer le contraire dans le cadre de travaux effectués aux Standard Telecommunications Laboratories. Leurs calculs précis les amènent à conclure qu’un signal lumineux peut être transmis jusqu’à 100 km sur des fibres purifiées. Quatre ans plus tard, les premières fibres optiques souples sont fabriquées. Aujourd’hui, elles équipent l’essentiels des réseaux de communication à très haut débit et ne cessent de progresser. Notamment du côté des labos d’Alcatel-Lucent.