DGA : le projet de veille en ligne Herisson attendu pour mars 2010

Questionné par un député UMP, le ministère de la Défense donne sa position. Les Français se frotteront l’an prochain au système d’observation d’Internet à des fins stratégiques.

Presque un serpent de mer, ou plutôt une mesure visant à se renseigner sur ce qu’il se passe sur le Web, le projet Herisson sera bien mis en place, en mars 2010 normalement. La date a été précisée par le député Pierre Morel-A-L’Huissier (UMP).

Selon PCInpact, le député de la majorité aurait donc demandé un calendrier au ministère de la Défense pour la mise ne place de l’Herisson ou « Habile Extraction du Renseignement d’Intérêt Stratégique à partir de Sources Ouvertes Numérisées ». Ce projet de la Délégation générale pour l’armement (DGA) a pour intérêt d’exploiter les sources dites « ouvertes » du web.

Selon la Défense « Herisson est un démonstrateur technologique qui n’a pas vocation à devenir opérationnel. Ce démonstrateur vise àautomatiser, à l’aide d’outils logiciels libres ou du commerce, des actions de consultation, de téléchargement et de visualisation de données en libre accès sur Internet, que tout internaute peut réaliser ».

Traduction : pas de surveillance des messages, ni d’intrusion dans la vie privée, ni enfin de collecte d’informations. Un motif pour ne demander aucune autorisation à la CNIL , garante des droits et libertés informatiques, pour la mise en place du système.

Toujours est-il qu’Herisson admet ne travailler que sur des sources ouvertes, accessibles à tous, donc présentes sur le Net. Ce qui remet au goût du jour la problématique sur l’utilisation des informations diffusées sur le Web. Une distinction doit donc être faite entre les informations qu’une personne diffuse sur Internet et comment ces mêmes données peuvent être utilisées. Un débat qui prend notamment de l’ampleur depuis le développement des plate-formes de réseaux sociaux (Facebook, Twitter…).

Du côté de la Défense on explique les objectifs de la bête qui pique : « proposer aux entités opérationnelles (direction du renseignement militaire, armées, douanes…) de consolider leurs expressions de besoins pour des systèmes de renseignement de sources ouvertes, adaptés à leurs activités ».

À la suite d’un appel d’offres lancé en 2007, ce démonstrateur a fait l’objet d’un contrat de trois ans notifié le 7 novembre 2008 aux sociétés EADS, Bull et Bertin Technologies et devrait être livré dans sa première version en mars 2010.

Reste à savoir à quoi servira Herisson s’il s’avère pratique pour les services de renseignement. Ne dit-on pas qui s’y frotte s’y pique ?