D’OCS à Lync Server: la communication unifiée de Microsoft vire au ‘live’

Retour sur la fin d’OCS 2007 (Office Communicator). Microsoft bascule sur Lync Server et Lync 2010. Face à Google, voici une autre vision du mode « on-line live » (ou temps réel)

Depuis mi-septembre, Microsoft a officiellement mis le cap sur Lync Server et Lync 2010. Pour rappel, c’est la relève d’OCS 2007, le serveur et le poste client de la longue lignée « communication unifiée » du monde Windows.
On se souvient qu’en 2007, il y avait eu intégration de l’offre  OCS (Office communication server)  dans Office 2007 (version 12).  Dans l’arbre généalogique,  Lync Server et Lync 2010 (serveur et client) correspondent à la version 14 d’OCS.
La ligne est donc rebaptisée « Lync » -un terme qui veut évoquer à la fois « link« , le lien, et « sync » la synchronisation, c’est à dire le temps réel, le « live« .

Dans cette logique, Communications Online est rebaptisé Lync Online et le ‘client’ Communicator 2007 s’appelle désormais Lync 2010.  Cette relève d’OCS 2007 (4è version des offres temps réel) renvoie à la souche  ‘Live communication server 2004’, à laquelle s’est ajouté ‘Live Meeting‘ (conferencing ‘hosted’), un créneau où un certain Google a su occuper le terrain ainsi qu’un certain IBM Lotus Notes ‘Live’…

Enfin, Microsoft a rebaptisé Communicator Web App en Lync Web App.   A noter également, que Microsoft n’oublie pas le ‘cloud computing’ avec ‘Lync online‘.

Avec ces nouvelles versions, Microsoft ambitionne, plus que jamais, de se positionner comme « un acteur majeur de la téléphonie d’entreprise« .

Que retenir pour l’essentiel?
La nouvelle offre ‘Lync‘, dénomination globale, permet de communiquer en temps réel avec:
. la messagerie instantanée;
. la gestion de présence
. les conférences virtuelles
. l’intégration de la téléphonie

Lync est intégré à la suite Office 2010, à Exchange Server 2010 et SharePoint 2010.  Chaque produit a son propre positionnement:
Exchange: la messagerie unifiée (e-mail, vocal, fax, SMS…), l’ensemble fonctionnant en mode asynchrone;
SharePoint: le contenu documentaire partagé; portail applicatif; portail web d’entreprise; là aussi, en mode asynchrone; jusque là, ces modules étaient intégrése dans Outlook. Depuis 2010, s’est ajouté SharePoint Work Space.
LyncServer: c’est la communication synchrone, l’instant messaging, la fonction de « présence », la téléphonie (ToIP ou non), l’audio/visio-conferencing.  Ce Lync Server reste d’abord une solution de communication unifiée: communiquer, collaborer. Ce sont là les fonctionnalités premières de Lync + Exchange. Le poste client ‘bureautique’ s’appelle Office Lync.

Parmi les fonctions clés, on retrouve:
– le répertoire dynamique par nom et/ou par expertise;
– l’abonnement à des fils d’information du réseau social de l’entreprise;
– la gestion de la téléphonie (jusqu’au centre d’appel et réseau d’agences).

La disponibilité en service ‘cloud’ avec Microsoft Online Services est prévue pour 2011.  La ‘release candidate’ est disponible depuis mi-septembre.

Comment accéder à ces services ?
L’accès se fait donc soit via le client Office (version 2007), soit via les applications Web, Outlook Web Access (ou autres applications « riches »: développement en interne ou par des intégrateurs. Pour cela, Microsoft met à disposition tout un ensemble d’API  (API Methode).

L’installation se fait via « Office Pro« : celui-ci permet l’enrichissement du poste de travail, avec une mise à jour de toutes les applications Windows: Exchange, Office et, donc, la partie ‘client’ de SharePoint.

L’interface utilisateur (ou GUI) est celle de Messenger.  Les (principales) fonctions sont:

-recherche contacts (avec photos); cette fonction est accessible de partout; on part de l »Instant Messaging’ (cf. dans la messagerie : « Inversion history » paramétrable);
-indicateur de présence: il repose tous les éléments définissant sa disponibilité, y compris son ‘smartphone’ (en tenant compte des modes « actif »/inactif depuis ‘n’ minutes; ou éteint/allumé » par exemple chez Orange) ou encore son PC portable;  il indique si l’instant messaging est disponible ou non, etc, ou le ‘out-of-office’ paramétré par minutes; ou encore les SMS via Outlook.

Tout utilisateur connecté à LyncServer peut donc y accéder: les paramètres sont identiques; on retrouve les mêmes fonctions, selon les droits donnés par l’administrateur; le niveau des infos disponibles: les critères ou paramètres qu’ils peuvent voir (contact extérieurs;  friends & family; .workgroup (équipe, collègues); . contacts bloqués (comme sur Messenger).
L’administrateur peut définir des règles de visibilité automatisée;  pour son réseau de partenaires par opposition à ses concurrents…

Pour ouvrir une communication, il suffit de cliquer  sur un contact: on peut ajouter une liste de personnes; constituer un « groupe de conversation »: appel audio, appel vidéo, visio-conferencing (avec affichage partagé des contenus). Tous les participants peuvent devenir « présentateur ».  Les ‘clients’ connectés peuvent être « prioritisés ».

La visio-conférence personnelle ne se confond pas avec la salle visioconferencing! La première permet jusqu’à 6 ou 8 participants, alors que la seconde peut, théoriquement, accueillir 250 personnes…
L’enregistrement des conversations est possible, avec un avertissement à tous : « enregistrement en cours »

Côtés terminaux, Microsoft coopère notamment avec Polycom, pour la partie ‘conferencing’. Par exemple, des connexions contacts: liste de contacts disponibles: terminaux téléphonique avec écran-clavier. Mais à des prix plus que respectables (600 à 700 euros ? C’est le prix d’un PC portable, avec l’oreillette…)

Une évolution importante: les sites distants ou agences
La nouvelle offre Lync de Microsoft règle pour une grande partie le problèmes des sites distants, ou agences:
. si le lien principal tombe, un lien de secours peut être activé, soit sur une connection téléphonique T2 classique, soit via une ‘box’ sur Internet;
l’application alerte en cas de perte de la vidéo, par exemple;
. si un lien sature, le mode « survivance » s’active, enclenchant un mode « débordement »; la voix est prioritaire et la vidéo emprunte alors un autre chemin (fonction CAC, call administration control).
. cas des appels d’urgence: 911 aux Etats-Unis, avec géolocalisation possible (sauf si VPN).

Les tarifs? Selon 3 niveaux
1- « standard »: la fonction IM, avec présence et participation visio-conférencing;
2- fonction d’organisation de conférences audio et visio;
3- la téléphonie IP, avec connexion aux solutions des opérateurs « conventionnels ».
. la version serveur ‘Standard Edition » : à partir de 700 dollars;
. la version serveur ‘Enterprise Edition’: jusqu’à 4.000 dollars. Il faut ajouter la licence logicielle ‘client’ « Enterprise Call », incluant le visio-conferencing: 31 dollars par utilisateur ou 107 dollars en incluant le module « téléphonie d’entreprise »; et 107 dollars pour la voix (offre « Plus Call »).
Si l’entreprise est déjà cliente de « Software assurance », à savoir le contrat d’assurance maintenance d’OCS 2007.
La version française est attendue pour mi-décembre 2010.

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Et quid de l’intégration hors de l’univers Microsoft Lync?

Quelles solutions existent, quelles passerelles,  par exemple, vers le monde Open Source, Asterisk, ou vers les mondes cisco Call Manager, Avaya, Alcatel, Mitel, Aastra ?
Ici (vu sur le Salon IP Convergende), Microsoft préconise, entre autres, la passerelle de N.E.T., au même titre que celles de Dialogic, Audiocode, Ferrari…   En effet, N.E.T. propose une passerelle SIP, pour l’interopérabilité: celle-ci intègre Active Directory (en ‘cache’), ce qui permet d’aiguiller vers des PBX conventionnels (non IP) ou vers d’autres environnements OCS/ Lync et de rerouter sur un lien de secours si la connexion tombe.  Cette passerelle a notamment l’avantage de supporter les terminaux DECT (chez Polycom, Aastra, aussi).  A noter également que, pour une sécurisation optimale, le maillage de plusieurs passerelles est possible.
« Il faut reconnaître que hors du monde TDM -téléphonie classique – il n’y a toujours pas vraiment de connexion réellement ‘seamless’ [sans couture] », explique Philippe Blanquart, président de N.E.T EMEA. « Microsoft étant le client final, on a travaillé avec eux sur des passerelles OCS/VoIP. Nous avons 88% du marché  des passerelles voix de l’environnement OCS » (…). Les deux mondes -téléphonie et informatique- restent encore souvent étrangers. Et beaucoup d’entreprises ont encore besoin de telles passerelles de « traduction ».