Données inutiles ou non classées : quand le Big Data coûte bonbon

Les données inutiles ou dont l’entreprise ignore tout plombent les budgets de la DSI. Selon une étude européenne, plus de la moitié de l’information stockée en entreprise est inclassable, faute de tri.

DatabergConserver toutes vos données, vous en trouverez l’usage par la suite, qu’ils disaient. Menée par le cabinet Vanson Bourne pour le compte Veritas, une étude auprès d’environ 1 500 responsables d’entreprises dans 14 pays d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique montre que cette pratique, prônée par les défenseurs du Big Data, peut avoir des effets de bord non négligeables. Surtout en termes de coûts.

Selon l’étude, les données vitales aux opérations ne représentent que 14 % du volume d’informations stockées par les entreprises. Tandis que les données redondantes, obsolètes (qui ne présentent plus d’intérêt pour l’entreprise) ou triviales constituent une masse plus de deux fois supérieures (32 %). Surtout, plus de la moitié des données stockées par les entreprises ne sont en réalité pas classées : l’organisation est incapable de déterminer si ces informations présentent une quelconque valeur pour leur activité ou pas. Ces données peuvent être soit vitales, soit vouées à rejoindre la masse des informations sans intérêt. « Plus important, ces données sombres peuvent renfermer des données à haut risque violant les règles de conformité auxquelles l’entreprise est soumise. Il s’agit d’un risque critique et ignoré qui se loge au cœur même des systèmes d’information », écrit le fournisseur de logiciels de stockage, qui s’est récemment séparé de Symantec.

La France bon élève

Bien entendu, ce manque de classification de l’information et l’absence de politique de destruction régulière des données inutiles se traduisent par des dépenses qui auraient pu être évitées. Vanson Bourne estime que, sur la zone EMEA, ces pratiques se traduiront par 891 veritas 2milliards de dollars de dépenses évitables en stockage et en coûts de gestion à l’horizon 2020. Une estimation basse, précise même le cabinet. « Peu nombreux sont ceux qui avaient prédit que la croissance des volumes de données allait dépasser notre capacité à la contrôler », remarque l’étude. Qui assure que c’est pourtant la réalité du moment.

Dans cette étude, les entreprises françaises obtiennent toutefois un bon point : 22 % des données qu’elles stockent seraient dûment classées et identifiées comme vitales. Mieux que nos voisins allemands ou anglais. Et ce, même si les DSI de l’Hexagone basent plus souvent leurs budgets sur les volumes de données stockées que sur leur valeur ; une pratique « qui encourage les mauvais comportements », selon l’étude. Vanson Bourne relève également la propension des utilisateurs à ne pas ignore les règles de l’entreprise. Sur le continent, 57 % des employés stockeraient des photos personnelles sur les systèmes de leur employeur.

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