Dossier BI : un marché de 1,71 milliard d’euros

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Etat des lieux de la BI (Business Intelligence) en France,

Et si la BI finissait par se diluer dans les progiciels?

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Page 1 ? Sommaire

Page 2 : La BI française croît de 14 % en 2007

Page 3 : La BI dans l’entreprise et les niveaux de maturité

Page 4 : La Business Intelligence, pour qui ? Pour quoi faire ?

Page 5 : Plus de BI pour les finances et pour plus d’utilisateurs

Page 6 : Un marché immature en pleine évolution

Page 7 : Plus quatre milliards de dollars pour le CPM !

Page 8 : Quels autres leviers et secteurs économiques promettent le plus ?

Page 9 : Le mid-market réclame aussi une BI évoluée

Page 10 : Et si la BI finissait par se diluer dans les progiciels?

Le décisionnel s’immisce partout. Et s’il devenait finalement une fonction de base de toute application, serait-il toujours pertinent de proposer des produits spécialisés ?

Les acteurs du marché se réjouissent peut-être un peu trop vite de la généralisation du décisionnel sur tous les pans du système d’information. En effet, la Business Intelligence risque fort de se diluer globalement dans les solutions de type ERP, CRM pour en devenir finalement un ensemble de fonctions, à l’instar des suites TCP/IP des années 90 aujourd’hui incorporées dans les systèmes d’exploitation, ou des outils de requêtage intégrés aux bases de données ou aux ETL. Et le fait qu’un acteur comme SAP devienne un poids lourd de ce secteur devrait interpeler en ce sens.

Une dilution, même partielle, inévitable.

« À terme, la BI sera intégrée aux processus opérationnels et disparaîtra certainement en tant que telle. Toutefois, elle subsistera pour analyser l’avenir », prédit Patricia Moscatelli, responsable du développement commercial d’Oracle BI.

« Il est vrai que l’on retrouve la BI de plus en plus associée à des ERP ou à du CRM, y compris pour les aspects financiers, très porteurs. Cependant, ils apportent des réponses spécifiques puisqu’alors la question ne porte pas sur les gains, mais sur les profits »,explique Marie-Claude Santon, directrice marketing et commercial SAS France.

Mais le fait que les rapprochent et les réponses qui diffèrent n’entravent en rien un mouvement éventuel d’intégration ? Et si la plupart des éditeurs de progiciels ne disposant pas de solution achètent les moteurs décisionnels et analytiques auprès des spécialistes, ils ne brident pas pour autant leur utili sation. Or dans un système applicatif de plus en plus ouvert et communicant?

« Si dilution il y a, elle ne concernera certainement pas le Performance Management. Ce gros chantier des dix prochaines années viendra compléter le socle ayant consolidé les processus opérationnels et décisionnels. L’évolution amenée par le CPM (et donc les chantiers à venir) sera aussi importante qu’a pu l’être l’arrivée l’ERP ! », assure Isabelle Carcassonne.

« Pour que le CPM exprime toute sa valeur, l’entreprise doit faire tomber les silos afin par exemple que le marketing dialogue avec l’administratif. Le CPM subsistera, car il fera communiquer entre eux ces ex-silos : comptabilité sous SAP et Siebel, ou encore RH sous Peoplesoft? »

Mais cette intégration n’est-elle justement pas le réel danger à l’heure de l’ouverture et des services Web ? « Le besoin d’une solution CPM indépendante de toute technologie spécifique s’impose pour faciliter et optimiser l’intégration entre ces plates-formes », répond Isabelle Carcassonne.

L’intégration peut aussi être considérée comme une alliée

Certains analysent justement comme un avantage et une force, et non pas un inconvénient, l’intégration technologique étroite entre BI et progiciels. Bien entendu, il s’agit essentiellement de créateurs de technologies.

« La Business Intelligence, et jusqu’à l’analytique, sont de plus en plus associés aux progiciels (ERP, CRM?) et même aux solutions d’administration de système ou pour de développement. D’ailleurs, chez Microsoft, nous intégrons la BI dans nos progiciels Dynamics. Et si l’utilisateur en souhaite plus, il bénéficie alors d’une forte intégration avec la BI Microsoft. Les prestataires peuvent intégrer aisément et rapidement Axapta avec PerormancePoint par exemple « ,souligne Lionel Billon, chef de produit SQL Server.

On peut même légitimement penser complémentarité. « Pourquoi réinventer la roue ? Profitons du fait que les entreprises sont déjà équipées en ERP. Oracle souhaite proposer des applications analytiques prépackagées utilisant directement les informations sur les solutions ERP et CRM, Oracle ou non-Oracle. En passant par du mapping ETL il est possible de s’appuyer sur l’information existante pour définir des modèles de données (datawarehouse ou datamarts), voire de récupérer ce type d’information, pour bâtir des indicateurs-clés, des tableaux de bord, ou encore des rapports prêts à l’emploi et personnalisés. »

« C’est ce que nous proposons avec AIA. Ce type de package préparamétré (et personnalisable) propose ainsi plus de 600 indicateurs-clés, 900 rapports ou 200 tableaux de bord aussi bien pour la finance que pour le marketing, par exemple. D’ailleurs, pourquoi ne pas s’appuyer sur un référentiel standardisé déjà existant dans l’ERP ou le CRM de l’entreprise ? Autant s’y adosser pour standardiser la BI. Cependant, il faut opérer avec souplesse, car chaque entreprise a ses spécificités. De plus, si l’architecture est assez ouverte, la plate-forme de BI peut aussi effectuer des ponts avec les applications métiers ou développées en interne », conclut Patricia Moscatelli.

Ce pragmatisme semble de bon aloi, surtout en période de consolidation. En tout état de cause, il séduira les entreprises peu enclines à tout chambouler.