Dossier spécial : Open Source, comment, pour qui, pour quoi?

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L’engagement des éditeurs sur l’Open Source est indéniable, une stratégie
professionnelle se construit. Serait-ce au détriment de la communauté ?
Silicon.fr fait le point sur cette tendance qui n’a pas fini
d’influencer tout le marché?

La suite de notre dossier…

1 ? Le marché de l’open source 2 ? Les motivations de l’open source

>>>>>3 ? Les acteurs du marché

4 ? Et Microsoft dans tout ça ? Microsoft et interopérabilité… 5 ? Retour sur 2006, une année charnière 6 ? Perspectives 2007

3 ? Les acteurs du marché

Le marché mondial du logiciel open source est dominé par trois acteurs ; le géant IBM – qui a contribué pour plus d’un milliard de dollars au développement et à la promotion du système d’exploitation Linux -, Red Hat et Novell, les deux éditeurs des distributions Linux (Red Hat Linux et Novell Suse Linux) les plus présentes sur le marché.

Pour autant, ils sont très loin d’être les seuls, et on assiste à l’arrivée de grands acteurs comme Oracle et SAP.

Verra-t-on une ‘distribution’ Linux signée Oracle ?

Les propos de Larry Ellison, le président d’Oracle, à Forbes, ont relancé les spéculations autour d’une distribution Linux signée Oracle. Après Novell Suse, c’est Red Hat qui figure au centre de la rumeur

En France, un marché qui compte moins de grands acteurs du développement, même si les projets de start-ups ou de petits éditeurs plus ou moins reconnus sont légion, ce sont les prestataires de services, comme Capgemini, Thales ou Atos Origin qui intègrent les briques open source dans des projets souvent plus importants.

N’oublions pas non plus que Linux est aujourd’hui proposé par la quasi-totalité des fabricants sur leurs serveurs, IBM, HP, Dell, Bull, etc., en alternative soit aux systèmes Unix, mais surtout à Microsoft Windows Server.

Le mot est lancé, ‘alternative’? Car s’il est un ciment qui réunit tous ces acteurs et les pousse à proposer dans leurs catalogues du Red Hat, du Novell, ou encore du Mandriva en France, c’est bien l’opposition à Microsoft. Le géant mondial du logiciel inquiète, domine, et soulève toutes les convoitises.

Un coup d’?il sur les projets open source. La Harvard Business School a choisi une méthode simple pour mesurer les plus grands projets open source : le taux de téléchargement exprimé en volume.

C’est bien évidemment le système d’exploitation Linux qui a attiré le plus d’intérêts. Suivent la suite bureautique OpenOffice, la base de données MySQL, le navigateur Firefox, la plate-forme middleware JBoss, le serveur Web Apache, les langages Perl, Python, PHP, etc. On voit aussi apparaître (les chiffres datent de la fin 2005) la solution de gestion des clients ShugarCRM, ou encore la solution d’ERP Compiègne.

Volumes de téléchargement des projets open source, représentation en mode exponentiel, source Harvard Business School

Autre constat, la concentration des investissements dans des solutions d’entreprise alternatives, OS serveur, bureautique, internet, middleware et SOA, CRM, ERP? Une tendance qui rappelle que l’on peut se déclarer une âme de philanthrope et conserver une approche de rentabilité. Il n’y a guère que les fondations à but non lucratif pour investir dans des projets comme SourceForge (plate-forme d’accueil et de partage des projets open source) ou l’encyclopédie collaborative Wikipedia.

Dans le cas des projets open source qui occupent le devant de l’actualité, les contributions bénévoles, le temps de volontariat, les donations individuelles ou de fondations s’effacent, remplacés par un focus unique : la motivation des vendeurs et la volonté des clients à payer? le support et le service.

– Open source, ça rapporte ?

On peut alors s’interroger sur l’importance des projets open source chez ses grands distributeurs, IBM, HP, Oracle ou encore Red Hat ? Il est trop taux pour évoquer la question sur 2006, ils commencent seulement à rendre leurs copies et on ne peut encore décortiquer leurs résultats.

En revanche, les chiffres 2005 sont connus, et ils appellent à relativiser l’importance du logiciel communautaire. Prenons IBM par exemple, de loin le premier acteur de ce marché. Rappelons tout d’abord que Big Blue a consacré autant d’investissement à Linux qu’à son OS Unix propriétaire, AIX. En 2005, les revenus de l’open source ont représenté 5 % du total de ses revenus, soit environ 4,5 milliards de dollars sur un chiffre d’affaires total de 87 milliards.

Alors, soit on analyse ces chiffres par un encouragement ? ça progresse ! -, soit on les analyse avec une certaine distance ? c’est encore faible !

Revenus open source / total revenus, source Harvard Business School