Dossier spécial VoIP/ToIP : le tour de la question

0

Migration, technologies, avantages et limites, études de cas, idées reçues : Silicon.fr fait le tour des communications IP en 17 articles

Atouts et faiblesses des architectures de TOIP (2nde partie)

Fer de lance de la TOIP, l’IPBX présente de grands avantages, mais la panoplie des architectures et des prestations associées sont à étudier avec attention.

Retour au sommaire

Un IPBX s’avère plus simple, plus flexible, moins cher ? Pour parvenir à ce résultat, l’entreprise devra prendre certaines précautions et faire les choix les plus adaptés.

Une administration mutualisée et simplifiée

« Chez Alcatel, nous proposons des IPBX via les réseaux d’intégrateur et d’opérateur, tandis que notre division opérateur est en charge des offres Centrex IP. Les IPBX présentent aujourd’hui l’avantage d’être centralisés et donc plus simples à gérer. Peu importe qu’ils se trouvent dans l’entreprise ou qu’elles les utilisent en mode hébergé. Et là encore, l’IP simplifie les choses. D’ailleurs, sur les dix plus grosses affaires que nous avons traitées en 2007, plus de la moitié concernaient des IPBX hébergés en full-IP. Sur une infrastructure contenant plusieurs IPBX, certaines entreprises se demandent si elles doivent les relier chacun à une liaison T0 ou T2, ou pas. Mieux vaut mutualiser. Cependant, relier toutes les liaisons T2 et T0 directement sur le site central est une mauvaise solution, car il devient impossible d’identifier l’origine initiale de tous les appels. C’est pourquoi il est préférable de mutualiser ces liaisons sur le réseau de l’opérateur qui peut ainsi fournir globalement tous ces types de services, comme tracer les appels », plaidePierre-Antoine Thiébaut.

Des économies et plus de services sur mesure

Cela ne signifie par pour autant que l’IPBX reste réservé aux entreprises employant des informaticiens ou des ingénieurs télécoms. Diverses offres existent en matière d’IPBX. « L’IPBX sur site génère des réductions immédiates sur les économies intrasites, surtout sensible au-delà de 250 utilisateurs. De plus, deux IPBX sur deux sites distants amènent la gratuité des communications intersites. Le choix d’un équipement managé par un tiers sur site, en mode hébergé, ou totalement externalisé, est purement une décision politique d’investissement, voire de ressources humaines et de compétences dont peut ou non disposer l’entreprise », estime Michel Dudet. Et l’opérateur peut proposer un IPBX “préparé” en fonction des usages attendus. « Chez Neuf Cegetel, nous préférons l’installation de l’IPBX sur le site du client. Une configuration qui permet plus de souplesse et nous permet de proposer le WiFi intégré à nos boîtiers ou encore des ports analogiques pour les combinés existants ou le fax, etc. De plus, cela autorise de multiples possibilités d’interfaces (ADSL, SDSL, fibre optique…) et le développement de services réseau. Nous installons donc un “IPBX-routeur de services”. Une configuration avec laquelle nous pensons apporter plus au client que dans un mode Centrex. Car le client n’achète pas un boîtier, mais attend des services répondant à ses besoins », affirme Alexandre Wauquiez.

Vers le tout-IP en toute sérénité ?

L’adoption d’un IPBX favorise-t-elle une migration en douceur vers la VOIP full-IP ? « Attention à prendre en compte tous les aspects de cette “migration en douceur”, qui génère souvent un double investissement. Il convient de bien analyser les impacts de l’intégration d’une carte IP dans un PABX. Les entreprises doivent le plus souvent tout changer deux ans après. Alors qu’avec un choix tout IP permettant également la cohabitation IP/TDM, les gains en management sont immédiats. Et ce type de solution ne nécessite pas de tout changer quelques mois après. C’est pourquoi une réflexion sur le moyen terme est souvent préférable, surtout pour le retour sur investissement », mentionne Pierre Ardichvili. Et Patrice Giami renchérit : « L’achat d’un IPBX reste conséquent. De plus avec le Centrex IP aussi, l’entreprise peut conserver ses combinés analogiques. »

Avec les IPBX logiciels peut-on trancher que finalement la VOIP est une application comme les autres ? « Oui et non. Oui, car l’application est bien centralisée dans un système d’information et facilite l’intégration avec d’autres applications. Non, car la téléphonie reste une application très ouverte sur l’extérieur et nécessite le recours à un opérateur pour des services comme la traçabilité ou la présentation du numéro (ou du nom) par exemple. Par ailleurs, la VOIP nécessite un traitement en temps réel pour fonctionner. C’est donc une application critique qui exige une bonne organisation du système d’information et de l’infrastructure », conclut Michel Dudet.