Dossier spécial VoIP/ToIP : le tour de la question

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Migration, technologies, avantages et limites, études de cas, idées reçues : Silicon.fr fait le tour des communications IP en 17 articles

Des entreprises encore timides pour une technologie bien rodée

La taille de l’entreprise et le nombre d’employés génèrent des comportements divers. Pour une grande firme ou une grosse PME/PMI, le mode projet s’impose. Tandis que les structures de taille plus modeste préfèrent le tout-en-un. Pourtant, les premières sont les plus avancées.

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Les instituts évaluent la pénétration en nombre de lignes de poste. En effet, avec la TOIP, le nombre d’abonnements ou de ports n’est plus une mesure valable. Il convient de compter le nombre d’utilisateurs, une donnée plus complexe à évaluer car les entreprises ne déclarent pas systématiquement chaque nouveau connecté. « Nous évaluons le taux de pénétration global du marché par la TOIP en lignes de poste à environ 15 %. Sur le marché de la téléphonie (IP ou non), nous considérons le nombre de postes téléphoniques pour distinguer trois segments : les sociétés disposant de 10 postes et moins, celle entre 10 et 500 postes, et celle à plus de 500 postes », confirme Frédéric Faivre, consultant à l’Idate (Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe).

Grandes entreprises : bien équipées, en mode projet

Les grandes entreprises et grosses PME/PMI déploient une approche similaire pour le TOIP. C’est ici que se joue un enjeu majeur, locomotive d’un marché encore trop hésitant dans l’Hexagone. « Le taux de pénétration de la TOIP s’élève à 60 % pour les sociétés de plus de 500 postes, soit le taux le plus élevé du marché en 2007 », affirme Frédéric Faivre. « Sur les entreprises de plus de 500 salariés, IDC estimait la pénétration à 27 % en 2005, contre 47 % en 21007. En outre, 30 % de l’ensemble de ces sociétés ont des projets pour 2008 », ajoute Bruno Teyton, consultant Telecom chez IDC France.

Avec un grand nombre d’utilisateurs, la problématique d’une application réseau rend la situation plus complexe. C’est pourquoi « pour les grandes entreprises ou grosses PME, la TOIP relève de l’ingénierie de projet, basée sur un appel d’offres, visant généralement à faire intervenir un couple équipementier/intégrateur. D’autant qu’il s’agit généralement d’architectures multisites dont toute modification de ce type impacte directement l’activité, et nécessite une réflexion organisationnelle »,rapporte Frédéric Faivre.

PME/PMI : un peu plus à la traîne

Sur le milieu de marché, on distingue les grosses PME/PMI proches des grandes entreprises et les plus modestes au comportement proche des TPE. « 21 % des PME/PMI sont équipées en TOIP, et 5 % ont des projets VOIP. Pour les plus importantes, le déploiement de la TOIP est plus complexe, car le besoin est plus proche de celui des grandes entreprises, avec souvent plusieurs sites distants et des réseaux locaux hétérogènes. Cependant, elles disposent rarement des compétences techniques nécessaires en interne, et leurs budgets sont moindres que ceux des grandes entreprises. Elles passent facilement à la VOIP lorsqu’elles souhaitent repenser leur téléphonie ou encore profiter de la convergence fixe/mobile. Les PME/PMI plus modestes ou monosites déploient plus facilement la TOIP. L’obstacle majeur tient parfois à la qualité du réseau local, et à ce qu’il faut entreprendre pour qu’il puisse assurer convenablement le transport de la voix », explique Bruno Teyton.

Dans ses chiffres, l’Idate ne comptabilise pas les grosses PME/PMI, mais inclut les TPE à plus de 10postes, et obtient donc des résultats plus optimistes. Néanmoins, l’analyse rejoint celle d’IDC, comme le confirme Frédéric Faivre : « En 2007, 54 % des PME/PMI utilisent la TOIP (dont une grande partie via des Box), et la relient à d’autres logiciels dans 51 % des cas. En revanche, seuls 18 % d’entre elles disposent d’un standard téléphonique. Enfin, 0,5 % d’entre elles utilisent un Centrex IP. Elles se voient proposer des offres plus industrialisées, avec une gestion complète par les opérateurs et/ou intégrateurs. Ainsi, les PME/PMI sont plutôt adressées via des offres plus packagées, avec néanmoins quelques possibilités de personnalisation et d’adaptation.»

Un bas de marché très dynamique

On voit depuis près de un an se multiplier les offres de Box Entreprise et les offres packagées de VOIP proposées par une nuée d’“opérateur VOIP” effectuant l’audit, l’installation et la maintenance. Cette multiplication confirme une forte tendance sur le marché des TPE.

« Avec des offres proches des solutions proposées au grand public et des Box Entreprise proposées par tous les opérateurs pour 20 à 50 postes, les TPE s’activent sur un segment très dynamique. Elles sont attirées par : la simplicité d’installation et au faible coût en maintenance, à la simplicité et aux économies réalisées avec des forfaits illimités incluant de nombreuses communications gratuites ou à des tarifs très compétitifs, y compris à l’international »,souligne Bruno Teyton. « Les TPE (jusqu’à 10 postes environ) optent généralement pour des solutions de type Box ou de Centrex IP, incluant téléphonie, Internet, messagerie… », préciseFrédéric Faivre.